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Critique de Nyfa-Mars


« Je n'ai pas réussi à lâcher ce roman à peine la première page tournée.«

⇢ Note : 16 / 20

Il était une fois, une petite fille qui a connue la douleur à cause des hommes… Devenue scientifique, cette femme a mise au point une puce capable de contrôler les hommes. Cette femme est devenue une héroïne grâce à son invention : parce qu'elle a mis fin à des siècles de dominance de la part du sexe masculin.
Adieu société Patriarcale!

Un monde de femmes

Comme vous l'aurez compris, ceci était un petit résumé du prologue de A Girl Utopia: un roman où les femmes dominent le monde.
Dans l'univers futuriste du roman, le féminin domine à présent le masculin, la question du genre à accorder ne se pose plus : lorsqu'un homme est en présence de femmes on ne dit plus « ils » mais « elles ».
Les hommes sont devenus de petits toutous dociles grâce à la fameuse puce, le dominationem. Plus de violences faites aux femmes, plus de viols, plus de harcèlement sexuel et plus de guerres. Dans ce monde, les hommes sont appelés « masculins » et ils sont devenus des accessoires, des objets que les femmes montrent comme de belles poupées. Ils ne peuvent compter que sur leurs « maîtresses » pour vivre, elles ont les pleins pouvoirs sur eux et n'hésitent pas à l'utiliser à l'extrême. (Allez-y jubilez).

Une dystopie plutôt originale

A Girl Utopia nous plonge directement dans un Paris futuriste où les femmes ont les pleins pouvoirs. le choix de renverser les codes de notre société est une idée que j'ai totalement appréciée.
Le roman m'a d'ailleurs rappelé Boys Out! de Rawia Arroum, un livre que j'avais emprunté peu de temps après sa sortie -et que je n'ai malheureusement pas chroniqué sur le blog-. Je me rattraperais un jour.
Les deux romans proposent une société où les femmes dominent le monde : dans Boys Out les hommes ne servent qu'à la reproduction, dans A Girl Utopia ils sont contrôlés par une puce et leurs fonctions cérébrales sont très limitées. Il existe même plusieurs modes (grâce à la puce) pour programmer votre homme afin de le rendre plus ou moins docile et capable d'agir par lui-même. Toutefois ces hommes ne sont pas ds robots, ils sont fait de chair et de sang. Et ils ont tous été des enfants un jour…

Nous avons donc affaire à un roman qui n'hésite pas à pousser à l'extrême la domination des femmes sur les hommes. A Girl Utopia m'a fait jubiler dans un premier temps, parce que l'idée de pouvoir contrôler les hommes m'a parue amusante, et le fait de voir les femmes diriger le monde est un concept plutôt séduisant. Certains passages sont difficiles, le traitement des masculins est assez cruel, et c'est justement ce qui fait la force du roman : inverser les rôles pour dénoncer. Ce premier tome est d'autant plus intéressant car la mécanique de l'univers est expliqué de A à Z dès le départ, j'ai particulièrement adoré le sens du détail d'Oderu-Chan, qui n'a visiblement négligée aucune partie de son univers, du vocabulaire à la géopolitique.
Dans l'ensemble, j'ai trouvé cette dystopie très originale, elle mélange les genres avec habilité, évoquant d'un côté une société idéale et de l'autre un monde post-apocalyptique. Et la cerise sur le gâteau est que la romance n'est pas l'élément principal du roman.

Un page-Turner ultra efficace.

Quand un univers est bien construit, il n'est pas difficile de nous embarquer corps et âmes à travers ses rouages. A Girl Utopia nous permet de découvrir les coulisses de ce monde grâce à notre héroïne Erine de Blonay, dont la mère Hannah est une personnalité importante : une scientifique (chef du département du département des Sciences et Technologies de la nouvelle Francia (France)) et une politicienne. Son père, lui est un masculin.

Erine va avoir seize ans. Elle va comme toutes les jeunes filles de son âge devoir choisir un masculin. Nous allons suivre Erine dans son parcours vers une nouvelle vie : son voyage, ses choix et la découverte du monde extérieur. L'ambiance change d'un lieu à l'autre, l'action est très présente et personnellement je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer.
La partie que j'ai le plus appréciée est le choix du masculin : découvrir les coulisses de ce monde, comment sont traités les hommes et les différences qui peuvent régner entre les hommes et aussi entre les filles/femmes. Car il existe en effet une autre facette de cette société idéale : les femmes n'ont pas les mêmes droits. Les inégalités existent donc entre les femmes dans ce monde idyllique. Bien sûr, les filles entre elles sont capables du meilleur comme du pire, l'ambiance oscille alors entre camaraderie et crêpage de chignon.

J'ai énormément appréciée le personnage d'Erine. Elle est très intelligente et ne s'en vante pas, elle préfère dormir plutôt que passer des heures à se maquiller, et les robes roses ce n'est pas pour elle. Elle a tendance à être ronchon si on l'embête.
Bref, elle a du tempérament et elle sait ce qu'elle veut. Erine est une héroïne qui a du caractère, elle est forte et sait affronter les évènements avec sang froid.

De plus, les personnages secondaires ne sont visiblement pas présents pour faire de la figuration : chacun à de l'importance dès le départ. On retrouve quelques personnages un peu caricaturaux, et d'autres personnages très originaux. J'ai apprécié cette palette de personnages.

Concernant l'écriture, j'ai appréciée dans l'ensemble : Oderu-chan m'a embarquée dans son univers, avec Erine. Pour tout avouer le roman est si immersif que je n'ai pas pu relever le nez de ma lecture une fois la première page tournée. A chaque fois je me disais « encore un chapitre et j'arrête » et bien non j'ai bien failli en faire une nuit blanche. Les rebondissements se succèdent et l'action est presque toujours au rendez-vous, si bien que le point final est arrivé beaucoup trop rapidement, et laisse présager une suite tout aussi haletante. Bref, je signe directement pour la suite.

Mais comme rien n'est parfait, il existe malheureusement pas mal de coquilles dans le texte (fautes et tournures de phrases) même si personnellement cela n'a pas plus dérangé, je pense qu'une petite relecture ne serait pas de refus. Je pense qu'il s'agit là du plus gros défaut de ce premier tome.

Alors?

A girl Utopia est une belle surprise! Je m'attendais à un roman plus axé sur la romance et quelle erreur… celui-ci nous entraîne rapidement dans un univers qui frôle plusieurs genres (la science-fiction, le thriller et parfois l'horreur). L‘histoire m'a parue très cohérente et très mystérieuse. Au final, A girl Utopia nous pousse à nous questionner sur de notre propre société, sur les inégalités et sur le terme « être humain », parce que l'humanité y est évoquée avec cruauté et réalisme. Alors foncez le lire, il vaut le coup.

~✧~

Les points positifs :
– Un univers immersif
– de l'action et des rebondissements
– Une héroïne pas vraiment classique

Les points négatifs :
– Un style d'écriture simple (mais efficace)
– Des fautes et tournures de phrases « étranges »

Bilan : A Girl Utopia est une sacrée claque que je n'avais pas vu venir. Je l'ai lu en a peine 24h. L'univers futuriste, où notre terre est dirigée par les femmes et les hommes réduits à des poupées, est tout bonnement fascinant. Des hommes (contrôlés par des puces) dont les talents sont modulables suivant les envies. Romance, compétition, action et rebondissements sont au rendez-vous. Vivement la suite!
Lien : https://wp.me/p5d1xg-YV
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