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Critique de vincentf


Il est des livres que l'on frôle. Sentiment désarmant d'être passé à côté. Des éclairs, de temps à autre, au coeur de l'obscur, du concret surgissant, rarement, au coeur d'une oeuvre abstraite, mélange déroutant de corps et de concepts, d'idées à la Platon et de lutte vitale.

René Char, disons-le tout net, ça se présente comme difficile, même si la notion de difficulté n'a que peu de sens en poésie; ça résiste, ça sonne sacré, le profane est à distance, ou alors il se plonge dans le mystère, on entre en lecture à la manière dont on entre en religion. Je reste au seuil, je n'ai pas le courage de plonger. J'aime ce qui parle directement, ce qui résonne. Ici, pas grand chose, pas encore grand chose. Des aphorismes, lapidaires. Relever quand même des formules, sans doute géniales : "Terre, devenir de mon abîme, tu es ma baignoire à réflexion", "Nous nous galvanisons dans les cendres qui nous ont vomis", "L'éternité / C'est l'insistant reflet amoureux de votre corps", "La rose violente / Des amants nuls et transcendants".

Abrupte, violente, coupante, sèche, la poésie de Char a quelque chose de la pierre, de la pierre taillée, du couteau (sans manche), du meurtre. Impression que les vivants deviennent statues de marbre. Poésie pour poètes ? comme toujours. Sentiment de n'être pas assez poète, communion refusée, mais espoirs nés dans les flashs cités. Nécessité de relire, de se laisser piquer, d'errer, de gommer l'intellectualité. Peut-être aller voir la suite. Lire plus lentement.
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