La Jeunesse de Blueberry, tome 1

L'album sur la Jeunesse de Blueberry mériterait un petit préambule, expliquant le pourquoi du comment d'un produit fini d'assez piètre qualité. L'extension en format A4 d'une BD publiée originalement en format poche est certainement à la base d'une certaine répulsion du lecteur.

Grands caractères, phylactères moins remplis... mise en couleur bizarre, propreté du dessin douteuse...

Une fois que l'on passe sur ces "détails"... on peut se pencher sur le contenu. Il y a 3 petites histoires. le Secret de Blueberry aborde brièvement son passé sudiste d'esclavagiste et les raisons de sa fuite. le Pont de Chattanooga montre un fait d'arme et pose Blueberry en souffre-douleur dans l'armée unioniste, vu ses origines. Il se clôt par un trait d'humour qui résume bien le destin de Blueberry: accomplir des faits d'arme dont les mérites seront attribués à d'autres. Les 3000 mustangs, enfin, montre un Blueberry sauvant Washington d'une manoeuvre d'encerclement confédérée.

Chaque histoire est très linéaire, laissant peu de place pour des intrigues croisées, pour un approfondissement des personnages et de leur psychologie. C'est frustrant, d'autant plus frustrant que le fan de Blueberry a déjà une bonne douzaine d'albums intenses et complexes en tête.

Donc, un incontournable, un must pour apprendre à mieux connaître Blueberry. Mais un produt fini qui ne se compare pas au reste de la série qu'il vient interrompre ou compléter, selon les vues que l'on a.

Je reste sceptique sur l'intérêt de 3 petites histoires. La première, par exemple, pourrait allègrement remplir un tome complet en allant plus en profondeur d'un Blueberry qui entend marquer au fer rouge un esclave qui s'enfuit pour rejoindre l'armée nordiste, lequel esclave est ensuite prêt à témoigner pour sauver la tête de Blueberry... dur d'avaler cela...

Préquel de Blueberry...

en trois historiettes.

On y apprend ses origines, sudiste et esclavagiste, ses amours contrariés, son exil, ses premiers pas chez les tuniques bleues, son refus de tuer...

Ces récits éclairent les motivations de Blueberry, donnent de la profondeur et justifient la complexité du personnage.

Néanmoins, les dessins et la colorisation de cet album valent à peine les débuts de la série. Si les traits du jeune Blueberry sont assez constants, l'ensemble est assez pauvre, avec des décors réalisés à la hâte.

Le scénario est un peu puéril, bizarre même parfois, quoique certains passages prêtent à rire (travestissement).

L'ensemble reste claire et facile à lire, avec quelques effets de mise en scène bien sentis (notamment la vue subjective, qui apparaît ponctuellement depuis le Spectre aux balles d'or).

...à lire, quoique la qualité ne rivalise pas avec l'oeuvre antérieure de Giraud et de Charlier.