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Critique de mjaubrycoin


Quand l'opération "Masse critique" propose au lecteur un essai historique, je saute sur l'occasion et ce d'autant plus que la personnalité de Thomas More ne me laisse absolument pas indifférente.
Qu'est ce que j'ai pu retenir de l'oeuvre de Thomas More ? Avant tout 'UTOPIE' lue et étudiée pendant ma période universitaire, où est présentée la version anglaise de l'Abbaye de Thélème (nettement moins rigolote que la version rabelaisienne) avec son communisme absolu et totalitaire qui m'avait littéralement révulsée.
Ensuite le personnage a été largement évoqué dans les séries télévisées consacrées à la Dynastie des Tudor dont les aventures romanesques et tragiques garantissent l'audience, qu'il soit présenté comme un pater familias droit dans ses bottes, attaché à ses convictions, loyal et humaniste dans la série LES TUDOR ou inquisiteur acharné et intolérant qui n'hésite pas à torturer ceux qui ont le malheur de ne pas partager ses convictions dans la série WOLF HALL
Daniel Charneux a choisi, quant à lui, un chemin de traverse par rapport à la biographie traditionnelle en évoquant Thomas More à travers sa sensibilité personnelle et le questionnement spirituel qui l'anime, analysant la recherche de la sainteté de More au regard de sa propre expérience du bouddhisme.
L'auteur nous livre une très fine analyse de UTOPIE et on le sent partagé entre ce qu'il veut mettre en évidence, à savoir le message de tolérance de l'humaniste , sa vie familiale exemplaire, sa rigueur morale, mais aussi son fanatisme qui le conduit à envoyer les hérétiques au bûcher et sa pratique rigoriste d'un catholicisme romain qui le conduisait à en ignorer tous les excès.
Ce qui est passionnant dans cet essai ,c'est l'implication personnelle de l'auteur qui au regard des tragédies contemporaines liées aux pratiques religieuses dévoyées, conserve néanmoins un regard indulgent pour le sujet de son essai, et une fascination pour le dépassement de soi qu'implique toute foi vécue .
Si les éléments historiques sont bien présents, il ne faut cependant pas rechercher dans cet essai une documentation complète sur le personnage qui en fait l'objet. La subjectivité assumée de Daniel Charneux qui cite Montaigne en rappelant "je suis moi-même la matière de mon livre" donne parfaitement le ton de ce petit livre complètement atypique qui se lit d'une traite et apporte , une fois de plus, la preuve que nos amis (et voisins) belges ne sont pas seulement des amateurs de bière d'exception, ou des créateurs à la pointe de la mode mais aussi des auteurs originaux et attachants .
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