Citations sur En plein cœur de Saturne (42)
Dans notre famille, ma mère a instauré très tôt le terme « partenaire » au lieu de « chum » ou « blonde ». Quand, à dix-sept ans, Gab a invité son premier amoureux à souper, la scène s’est déroulée comme suit :
Nous étions en train de jaser dans la cuisine. Gab est entré, tirant derrière lui un gars encore plus grand et plus mince que lui.
Je ne savais pas si je pleurais parce que mon fiancé venait de me demander un break ou parce qu’il avait cru si longtemps que j’étais une autre personne, pour finalement se rendre compte que la vraie version de moi était peut-être trop dure à gérer.
Le mélange de tristesse et de honte me laisse un goût âcre dans la bouche.
Ma courte conversation avec Félix sur Steve a brassé toutes sortes d’émotions en moi. Bien que ses excuses m’aient touchée, je me sens encore responsable de ce qui s’est passé. J’ai laissé mon anxiété prendre les commandes, jusqu’à ce qu’on ne puisse plus démêler le vrai du faux.
J’avais mis mon cerveau à off pour tout ce qui concernait notre chien, parce que je voulais avoir la paix. À cause de ça, je n’avais pas su reconnaître les symptômes alarmants. Encore aujourd’hui, ça me fait mal d’y penser.
Je ne sais pas si ça me réjouit, de savoir qu’il souffre ; peut-être que oui, égoïstement. Parce qu’à mes yeux, là où il y a de la douleur, l’amour subsiste.
J’ai affreusement peur de lire ce message, qu’il me plante encore plus d’épines dans le cœur. Et pourtant, bien sûr que je l’ouvre. Comme s’il y avait la moindre des chances que je ne l’ouvre pas.
On est vraiment chanceux. Je m’en rends compte une fois de plus ce matin, alors qu’ils m’entourent de tant d’amour. C’est difficile, présentement, de recevoir tout cet amour. Je ne sais pas trop comment réagir, mais je l’apprécie quand même.
Je suis choyée dans ma relation avec mes parents. Plus je vieillis, plus je m’en rends compte, comme c’est souvent le cas, parce que c’est plus difficile d’apprécier ce qu’on a quand on est ado.
J’ai mal au corps, j’ai mal au cœur, psychologiquement plus que physiologiquement. Je n’ai pas envie de m’extirper de mon lit, je n’ai envie de rien, sauf de me blottir dans les bras de Félix, de me lover contre lui en silence, qu’on oublie tout ce qui nous sépare, ce qui nous déchire. Nos corps ont toujours communiqué ensemble quand les mots nous manquaient. C’est ce dont j’aurais besoin, aujourd’hui.
Je n’ai pas besoin qu’il y ait plus d’espace entre nous, en réalité, je déteste ce vide depuis qu’elle est partie. Je le déteste au point que je dois me faire violence pour ne pas ramper jusqu’à elle et la supplier de revenir, lui dire combien je suis idiot, combien je me suis trompé. Je n’ai pas besoin d’espace entre elle et moi. Pas avec la personne qu’elle est, vraiment.