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Critique de Andromeda06


1947. Moscou. Paul et ses parents, émigrés américains, font l'objet d'une arrestation et sont condamnés pour espionnage. Ce sont les goulags qui les attendent. C'est dans ces camps que Paul va grandir, à l'orphelinat d'abord, puis dans le clan de Kiril-la-Baleine ensuite. C'est là également qu'il perfectionne son talent pour les dessins et le tatouage, au milieu d'une violence incommensurable.

1970. New York. Paul est tatoueur et aide la police dès qu'il le peut, en élaborant divers portraits-robots. Mais c'est impuissant qu'il est face au "Bad Santa", violeur et égorgeur de femmes, qui ne laisse aucun indice derrière lui... jusqu'à ce qu'il s'en prenne à la mère de sa petite amie...

Entre passé et présent, Paul se raconte et nous révèle petit à petit l'enfant qu'il était et l'homme qu'il est devenu. Paul a côtoyé deux mondes qui se distinguent l'un de l'autre : l'un en URSS, dans lequel il a connu la loi du plus fort et les violences qui en découlent, celles des chefs de gangs, avec lesquelles il a dû s'accommoder et participer pour survivre ; le second à New York, où il a recommencé de zéro et dans lequel il s'est découvert une âme de justicier. de tout cela, en découle un personnage principal fort, intéressant, charismatique, secret, qu'un passé douloureux et hors du commun a forgé. Un personnage puissant si l'on peut dire, qui ne manque en rien de profondeur et qui donne toute son âme à cette bande dessinée.

L'intrigue, dans laquelle le passé de Paul finit par rejoindre son présent, est plutôt bien construite, et nous tient quelque peu en haleine puisqu'on veut savoir comment Paul a réussi à quitter sa prison sibérienne, autant qu'on veut connaître l'identité du meurtrier.

Les graphismes qui l'accompagnent font preuve d'efficacité et d'un certain réalisme. Les menus détails, les couleurs ternes, les traits fins mais nombreux et acérés, les visages peu agréables visuellement mais aux expressions évocatrices, collent assurément avec l'ambiance et la violence des sujets abordés.

J'ai choisi cette bande dessinée un peu par hasard à la bibliothèque, toujours dans mon objectif de découvrir un peu plus les différents univers que nous propose le neuvième art. Je ne le regrette pas, Charyn et Boucq nous offrent ici un livre graphique puissant, vibrant de violence autant que d'humanité.

(Âmes sensibles s'abstenir : les actes de viol, pédophilie et meurtre ne sont que très peu dissimulés.)
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