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Critique de Patsales


Les nouvelles ne sont pas ma tasse de thé et comme il faut, dit-on, suivre sa pente à condition qu'elle monte j'ai sauté sur ce recueil de Châteaureynaud (car j'aime Châteaureynaud). Et le bougre est très fort. Certains de ses textes sont conformes au genre et possèdent une évidente cohérence: dans "Les soeurs Ténèbre", par exemple, trois soeurs, la jeune, la plus très jeune et la franchement vieille, rencontrent tour à tour le malheureux Ringo qui ne pourra pas leur échapper puisqu'elles sont les avatars contemporains -et cinématographiques- des Parques. On ne m'en voudra pas de ce qui ressemble à un divulgachage car l'identité des soeurs n'est pas l'enjeu de la nouvelle: Châteaureynaud ignore la chute au profit de l'atmosphère et crée des univers mélancoliques, subtilement traumatisants.
Mais ce que j'ai préféré, ce sont justement les textes qui ressemblent moins à des nouvelles qu'à des extraits, comme sortis d'une vaste somme romanesque. Dans "La seule mortelle", le narrateur a passé son enfance dans un camp de réfugiés avant d'être reconnu comme le possesseur d'une immense fortune. le lecteur en est averti dans les 10 premières lignes et ensuite... Ensuite, plus rien! L'intrigue n'a rien à voir avec ce préambule et le destin de l'héroïne qui nous est révélé ne nous console pas de devoir tout ignorer de celui du narrateur. Lire ces nouvelles a quelque chose à voir avec le choix d'une glace le dernier jour de l'été: au goût exquis de la mûre que nous léchons avec volupté se mêle le désespoir d'avoir renoncé à la griotte. Lire, c'est choisir et donc renoncer. Nous le savons tous mais Chateaureynaud a l'art de nous servir en même temps et une histoire et l'absence de toutes les autres.
Bref, c'est délicieux et frustrant, j'ai adoré mais je vais me chercher maintenant quelque chose de plus roboratif.
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