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Critique de AlbertYakou


Mon premier Chattam. En cours de lecture, je me suis aperçu que ce roman était l'un des premiers de l'auteur, écrit alors qu'il n'avait pas 30 ans. Chattam : écrivain précoce, qui a connu d'emblée le succès, ce dernier ne s'étant jamais démenti. Intéressant, donc, de voir si ce succès immédiat était mérité.

Le point fort de l'auteur est clairement l'imagination. L'histoire est bien construite, avec plusieurs twists finals (fino, les twists…), comme les lecteurs adorent, donnant l'impression d'une succession de coups de théâtre.

Il y a néanmoins une facilité. En dissociant l'histoire (temps passé, temps présent), il remplit de la page au temps présent qui se révèle franchement inutile, ce temps présent se déroulant au Mt St Michel. du faux suspense, qui éclate toujours comme un pétard mouillé, comblant l'époque actuelle d'une succession de petits moments sans intérêt et de non-événement. Bref, pour le dire autrement, il ne se passe rien au Mt St Michel. L'histoire prenante est celle du passé. Celle-là seule est vraiment réussi et constitue le coeur de l'oeuvre. Et, encore une fois, on salue la très vive imagination de l'auteur qui nous tient en haleine.

En revanche, côté style, ça laisse à désirer. Beaucoup de phrases bancales, mal construites avec une syntaxe hésitante, surprennent pendant les épisodes au Mt St Michel. On se dit qu'une bonne relecture aurait dû permettre de remettre tout cela d'aplomb. A l'inverse, les épisodes du passé sont écrits avec un soin évident, une volonté de bien faire de la part de l'auteur qui se devine à un point tel, qu'on a parfois l'impression que ces deux ensembles (temps présent et temps passé) n'ont pas été écrits par la même personne.

Et, il faut l'avouer, l'auteur tombe alors dans le panneau (fréquent chez les débutants) d'en faire trop. Il veut faire de la Littérature (avec un grand L) et nous noie dans des phrases parfois indigestes, lourdes, surchargées d'images et d'adjectifs, aussi décorées qu'un sapin de noël. J'en donne deux exemples (pris un peu au hasard) :

« La mer choquait ses cymbales ondulantes pour en faire jaillir un trémolo d'écume qui se projetait sur les tours, souillant la pierre de cette jouissance colérique »

« Une bûche achevait de se désagréger dans la cheminée, ouvrant son ventre fuligineux dans un grincement sonore, répandant ses entrailles rougies parmi les cendres qui s'envolèrent en petits flocons de neige morte »

Certes, on ne demande pas aux écrivains d'écrire avec une syntaxe aussi plate que l'électroencéphalogramme d'un mort (sujet, verbe, complément), mais l'excès inverse signale la faute de jeunesse.

De jeunesse, ou pas. J'ai acheté un Chattam récent pour voir ce qu'il en était. Je vous raconterai.
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