L'illusion

Une petite station de ski isolée de tout et perdue au milieu de nulle part,sert de théâtre à cette illusion.Elle n'est occupée,hors saison,que par une poignée d'employés permanents ou de saisonniers comme Hugo,le personnage central,pour en assurer l'entretient ou réagencer les installations.Une architecture immense et singulière,de longs couloirs sinistres,un environnement menaçant,une atmosphère lugubre renforcé par la présence d'un vieux manoir caché dans une forêt où les arbres secrètent une souffrance latente.La plaisante prose de Maxime Chattam met en place avec minutie et justesse les personnages et l'intrigue mais ni l'inventivité ni l'originalité ne sont au rendez vous et les références à Shining ou à Lovecraft ne suffisent pas à palier à la minceur de la trame,à son incohérence et à la pauvreté de son développement.En fait,il ne se passe pratiquement rien durant la majeure partie du récit qui se résume à un discours inintéressant sans l'ombre d'un frisson. Les incessantes interrogations d'Hugo,ses délires morbides et hallucinatoires de même que ses théories fumeuses n'apportent rien de concret à l'histoire.Le récit tourne en rond,c'est long, laborieux,on frôle réellement l'ennui.C'est du déjà vu et on a peu de mal à anticiper rapidement un final sans surprises et conforme en tout points aux stéréotypes tordus et alambiqués si chers à l'auteur.Tout n'est qu'illusion,simulacres,faux semblants et manipulations peu convaincantes.Une mise en scène invraisemblable et illogique puisque c'est ce qui éveille la curiosité d'Hugo,suscite sa méfiance,ses questions et ses visions.Difficile de concevoir un stratagème plus stupide et aussi improbable pour dissimuler un secret.
Si ce n'est pas dans l'ensemble un mauvais roman,il n'est pas à la hauteur de la réputation et de l'expérience de son concepteur.L'Illusion,c'est sans doutes d'imaginer pouvoir enfin retrouver l'auteur de l'Âme du mal.