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Critique de BlackKat


Dernier tome de présentation avec le quatrième cavalier de l'Apocalypse: Elias.

Et non des moindres: la Mort, la pestilence, la maladie.

Tremblez alors!

Et pourtant, ce n'est pas la frayeur qui nous anime quand le lecteur aborde Elias.

Elias est le plus sensible et le plus humain des ados. Sa vie est même marquée de cette malédiction: il ne peut avoir aucun contact physique avec ce qui porte la vie. Un animal, un bébé, une plante, même ce joli foulard en soie autour de votre cou. Rien de rien. Il est voué à cette solitude qui le tient éloigné de toute existence alors qu'il entre ses mains la destinées de tous ces coeurs battants…

Ce tome est dans la droite lignée des trois précédents par sa qualité mais il a une valeur supplémentaire à mes yeux: c'est celui qui m'aura profondément ému, qui m'aura même tiré des larmes.

Parce que, de part sa nature de cavalier de la fin du Monde, Elias se trouve confronté à chaque seconde à sa nature d'humain, également. Un humain ayant envie de vivre et d'exister. Jusqu'au bout il cherchera, aspirera à faire le bien, à contrer son don.

Mais il est porteur de mort et sa première victime en sera sa maman. La seule et unique personne qu'il aime au delà de toute limite, inconditionnellement, avec laquelle il entretient le plus étroit des liens possibles. Celle qui lui a tout donné, jusque son souffle même. Cette relation exclusive et entière est magnifiquement racontée tout le long de ce roman, racontée et ressentie: ce sont autant de lumières et de coups de poignard dans le coeur… car sa maman est rongée par le cancer; parce qu'en donnant la vie à Elias, Elias lui a donné la mort. La beauté et la cruauté de cet amour entre ces deux êtres est percutante et remue les tripes.

Surtout quand cette affection est opposée au désamour, au mépris et au dégoût qu'éprouve son propre père envers lui.

Et son père n'est pas le seul à regarder Elias d'un mauvais oeil.

Elias fait figure de marginal aux yeux des jeunes de son âge, ne trouve l'amitié qu'auprès de deux personnes rejetées, une pour son poids, l'autre pour sa couleur. Et c'est une dénonciation de l'intolérance entre ados qui s'exprime ici, entre brimades, agressions verbales ou physiques. La jeunesse n'est pas un paradis pour tout le monde et Elias est en première ligne, le vouant encore plus sûrement à la solitude.

La plume de l'auteur est toujours aussi juste, incisive, efficace et addictive. Tout en nous confiant la vie de son personnage, Eli Esseriam n'en perd pourtant pas le fil de l'histoire principale qui relie ces quatre ados pour nous mener doucement vers l'apocalypse, avec quelques détails, l'intervention d'un individu ou un autre… La tension monte, mine de rien, car ces quatre-là vont bientôt être réunis.

A condition d'échapper à des adversaires redoutables aussi vieux que le Monde…

Les apôtres de l'infini apparaissent clairement dans ce tome. Ils sont à la recherche des quatre cavaliers pour les empêcher de provoquer la fin du monde… ils sont partout, même au sein de vos amis, de vos familles. Ils n'hésitent pas à tuer, torturer, à traquer…

Mais grâce à sa capacité de voyager dans le temps, Elias saura se tirer de certains mauvais pas.

Voyage dans le temps… thème très attirant et toujours un peu casse-gueule avec cette notion de continuum espace-temps qui bouscule le moindre détail du présent si le passé a été visité et changé. Un thème fascinant qui permet à Elias de s'enrichir à vitesse grand V de l'expérience des Elias des différentes époques. Car oui, il y a plusieurs Elias!

Car j'ai oublié de vous dire que la qualité de ce quatrième volet, si, perso, il tient aux émotions qu'il suscite, tient également dans le fait qu'un Elias du futur a tenu un journal de sa vie, de ses aventures et de ses erreurs, pour qu'il soit lu par notre Elias du présent. le héros se parle à lui-même en quelque sorte, ce qui diffère totalement des trois précédentes présentations. le lecteur n'est pas un témoin extérieur, nous sommes alors au coeur de son intime personnalité, au gré de ses pensées, de ses réflexions, de ses sentiments et de cette fatalité qui jette une ombre de tristesse permanente sur ses épaules.

La vie d'Elias n'est pas très heureuse et comment le serait-elle quand on porte le poids et la responsabilité de distribuer la mort autour de soi, en qualité de Cavalier pâle de l'Apocalypse, quand on est grand d'une sagesse précoce née des autres vies de ses « copies »?

Si l'humour, les situations cocasses et parfois une certaine légèreté sont toujours présents, je retiens surtout de ce livre les émotions puissantes, la douleur de certaines scènes, la gorge serrée par sa mélancolie et son extrême humanité. Des phrases d'une beauté presque poétique, d'une intensité quasi charnelle, d'une force riche et implacable.

Rares sont les auteurs qui possèdent ce talent si juste pour me tirer des larmes et là, ce fût la fontaine!

Demain, l'Apocalypse… le défi est de taille après ces quatre superbes rencontres!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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