Le mauvais génie

C’est quand tout va mal que les hommes se révèlent. Quand le péril guette que surgissent les idées les plus insensées.

Un vieillard devrait avoir trois femmes : la sienne, une du claque, et une jeune fille qu’il ne toucherait pas.

l y a celles qui vous disent qu’elles ne sont pas à vendre, et qui n’accepteraient pas un centime de vous. Ce sont généralement celles-là qui vous ruinent. »
« Pourquoi n’aimerions-nous pas les femmes pour ce qu’elles font le mieux : mentir ? » Le florilège n’a pas de fin. « Je conviendrais volontiers qu’elles sont supérieures rien que pour les dissuader de se croire nos égales, » Et quand bien même on tomberait amoureux, « patience ! Elles finissent toujours par nous faire une chose qui nous empêche d’avoir de l’estime pour elles »

Le conseiller occulte ne veut pas appartenir à la Cour. En homme d’histoire, il sait trop combien les privilèges, les grâces et les disgrâces vont et viennent autour des puissants. Il veut conserver avec le prince une relation à part. Voilà pourquoi, quoique éloigné du Château, il tient à s’imposer comme principal conseiller à la table du salon vert.

Il y a toujours, dans une campagne, un moment de doute et de découragement où un conseiller pousse son avantage, prend l’ascendant sur les autres et gagne son ticket pour les lendemains de victoire.

Leurs grands hommes sont aussi dissemblables que leurs livres de chevet.

Quoi de commun entre le « petit Français de sang mêlé », fils d’un Hongrois fantasque et volage, élevé dans la bonne bourgeoisie, et Patrick Buisson dont les parents ont vécu dans la haine du régime parlementaire et le culte de la contre-Révolution ? Contrairement à Alain Madelin, ancien fondateur du mouvement étudiant d’extrême droite Occident, contrairement à Gérard Longuet, Patrick Devedjian ou Hervé Novelli, qui ont manié la barre de fer contre les « gauchos », Nicolas Sarkozy, gaulliste depuis l’âge de dix-huit ans, n’a jamais frayé avec l’extrême droite. Il est un pur produit de l’UDR, cet ancêtre du RPR. Pour Buisson, nostalgique de la France éternelle, le maire de Neuilly est un déraciné sans attaches ni terroir. Pire, un Européen, quand lui a défendu le « non » à Maastricht. « Sarkozy est un fils d’immigrés, dit-il. Ses ancêtres n’ont pas eu à choisir entre Jaurès et Barrès. »

Des journalistes cultivés, il y en a peu. Des journalistes qui ont le sens de l’histoire, il y en a encore moins. Des journalistes cultivés qui ont le sens de l’histoire et des convictions, il n’y en a qu’un, et c’est Patrick Buisson, se contente de rappeler le président sous les applaudissements.

Dans les cérémonies qui couronnent des carrières accomplies, on trouve toujours des visages inconnus pour dater, à leur manière, des amitiés sédimentées.