Paul Tarrant semblait n'avoir rien d'autre à faire dans la vie que de changer de vêtements, ce qu'il faisait à peu près six fois par jour, passant par différentes variantes d'un gris clair délicat, comme les divers tons argentés du crépuscule.
Ces appartements étaient petits, et comprenaient simplement un salon, une chambre et une salle de bains, tous parfaitement identiques comme les centaines de cellules d'une ruche.
Six personnes étaient assises autour d'une petite table, un groupe presque aussi disparate que s'il s'était agi de rescapés de différents naufrages réunis sur une même île déserte.
Avant d'avoir eu le temps de réaliser ce qui lui arrivait, le prêtre se retrouva à bord du véhicule et emporté à une vitesse considérable à travers les rues de la ville et au-delà. Il n'était pas accoutumé à l'impétuosité des pratiques américaines, et il se sentait aussi abasourdi que si un char tiré par des dragons venait de l'emporter dans le royaume des fées.
Tandis que celui-ci bavardait avec le journaliste, Mendoza, le dirigeant du parti conservateur, fit son entrée. C'était un homme corpulent au teint foncé, avec un crâne chauve en forme de poire et un corps qui évoquait également ce fruit.