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Critique de Vance


Quand un grand théoricien du cinéma, spécialiste du son (il est compositeur et concepteur sonore en plus d'être réalisateur et d'enseigner la théorie du scénario – il était venu à Metz pour des conférences alors que j'étais à l'Université), décide de publier sur David Lynch, artiste singulier du VIIe Art, difficilement qualifiable tant il soulève l'enthousiasme de certains comme il en exaspère d'autres, on obtient une somme aussi passionnante que passionnée, très aboutie dans son analyse où transparaissent un savoir-faire et des connaissances indéniables.

On pourrait aborder cette chronique sous plusieurs angles : celui de l'auteur, celui du sujet (le réalisateur) ou celui du lecteur. Je m'aperçois en fait qu'il sera malaisé d'établir une étude cohérente à propos de ce livre qui s'est avéré, finalement, extrêmement captivant.
Ca n'était pourtant pas gagné d'avance.
D'abord parce que Lynch est un cinéaste que, finalement, je connaissais assez mal – je ne prétends d'ailleurs pas le connaître mieux à présent, mais j'ai au moins cherché à aller au bout de l'expérience initiatique en visionnant en parallèle ses films, certains déjà vus comme Dune, Mulholland Drive ou Fire walk with me, d'autres étant des découvertes totales (Lost Highway). Après avoir passé un bon mois à explorer les arcanes de la série Twin Peaks, je peux affirmer que j'ai dorénavant un meilleur aperçu sur un univers d'une richesse insoupçonnée mais dont l'appréhension est rendue difficile malgré les nombreuses clefs de lecture que Lynch parsème abondamment dans ses oeuvres.
Ensuite, il faut bien admettre que, lorsqu'on lit la mention de l'éditeur, on ne s'attend pas à parcourir un texte romancé à la narration claire : il s'agit bien d'une analyse. Ce qui la rend passionnante, c'est l'implication totale de l'auteur dans son sujet, on sent manifestement son admiration pour le bonhomme comme pour ses créations et, si l'on a parfois du mal à le suivre dans certaines interprétations des plans souvent nébuleux dont Lynch a le secret, on ne peut qu'être convaincu de sa sincérité. Chion a manifestement décidé de nous donner à lire ce que l'éditeur présente comme « le livre le plus complet sur Lynch » et l'on est bien disposé à le croire. D'autant que, pour qu'on apprécie davantage les analyses et conclusions, on a droit à de très nombreuses anecdotes, souvent saisissantes, qui illuminent des chapitres très denses consacrés à l'oeuvre intégrale – en tout cas sur pellicule ou vidéo, les peintures n'étant qu'évoquées parcimonieusement – dont chaque film se voit en outre doté d'une présentation exhaustive, en commençant par le scénario. Ce souci de ne parler de chacune des réalisations de Lynch qu'après nous en avoir longuement raconté le contenu permet ainsi de mieux saisir les entrées par lesquelles Michel Chion détermine son essai, entrées qu'il systématise dans la seconde partie du livre avec le « Lynch-Kit », un glossaire thématique dans lequel de « Alphabet » à « Vide », on passe en revue les obsessions et réflexes artistiques du créateur d'Eraserhead.
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Lien : http://journal-de-vance.over..
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