AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de tiptop92


Pierre Choderlos de Laclos - Les Liaisons dangereuses - 1782 : Choderlos de laclos était officier dans l'armée sous Louis XVI au moment où il écrivit ce livre. On en sera pas étonné tant la tactique mise en place par Valmont pour conquérir la trop belle madame de Tourvel prenait un tour militaire avec ses assauts directs préparés par des attaques de diversion et ses retraits stratégiques audacieux. Mais loin de donner de la mitraille ce sont les mots qui occasionnaient les pires des blessures. L'amour que Valmont et la machiavélique Mme de Merteuil utilisait pour nuire devenait entre leurs mains une arme encore plus meurtrière que l'acier et les flammes. Pour se venger d'un ancien compagnon et par pur cruauté Mme de Merteuil encourageait le marquis à pervertir une jeune femme innocente et à détourner de son mari la plus vertueuse des épouses. Valmont inféodé à la plupart de ses exigences par un passé en commun sulfureux s'appliquait avec toute la force de son charme à lui donner satisfaction. S'en suivait le déshonneur pour l'une, le désespoir et la mort pour l'autre. L'ignoble marionnettiste des turpitudes humaines trouvait en madame de Merteuil une représentante zélée. le libertinage à l'époque des lumières était ils vraiment aussi cruel ? Écrasait il ainsi sans pitié les existences sur l'autel du bon mot, de la formule cinglante, de l'orgueil mal placé ? Car enjolivé dans une langue magnifique se jouait un drame terrible que le lecteur suivait à travers les correspondances rendues publiques par le chevalier Danceny, un autre protagoniste de cette affaire floué par les deux intrigants. Valmont poussé lui aussi par l'impitoyable madame de Merteuil à détruire son plus bel amour cherchait la mort dans un duel d'honneur sous le fer de ce jeune chevalier dont il avait fait son protégé pour mieux servir ses coupables desseins. La misère qui frappait le monde rural de l'époque ne présageait en rien celle qui décimait une noblesse inoccupée qui versait par sa légèreté dans les plus ignobles égarements. L'auteur étalait dans ces pages la tragique décomposition d'une société ayant perdue tous ses repères. Entre les mariages forcés, les jeux de conquête au mépris des sentiments humains, le piétinement de toute dignité, il y avait bien là un danger que les situations envieuses et l'argent ne pouvaient empêcher. Et si dans le peuple on mourrait encore facilement de la faim, chez les privilégiés on mourrait tout aussi facilement des suites d'un amour bafoué. le roman mettait en exergue le style épistolaire dont il deviendra un modèle reconnu. C'était aussi par le scandale qu'il souleva dans une opinion déjà largement remonté contre les nobles un élément à charge supplémentaire pour les hommes et les femmes qui mettront bientôt à bas les murs de la Bastille et ceux de la royauté... une oeuvre majeur
Commenter  J’apprécie          17130



Ont apprécié cette critique (153)voir plus




{* *}