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Critique de horline


Avec Une forêt d'arbres creux, Antoine Choplin poursuit sa réflexion sur la faculté de l'art à retranscrire la réalité, ou comment saisir le fracas et la laideur du monde surtout lorsque d'autres s'évertuent à dissimuler, falsifier la vérité. C'est ce qui s'impose au caricaturiste Berdrich déporté au camp tchèque de Terezin lorsqu'on lui demande d'élaborer les plans de construction du crematorium du ghetto.
Rien n'échappe à l'oeil de l'artiste qui dessine clandestinement avec ses amis du bureau des dessins la lassitude, la faim, la maladie...tout ce qui exprime l'angoisse oppressive dont tout le monde souffrait. Même au péril de leur vie.
On retrouve dans ce court récit ce qui ressemble un peu à une obsession pour l'auteur: le pouvoir de suggestion de l'art et le regard singulier de l'artiste. Certes, l'image ou le visuel ont souvent un impact émotionnel plus fort que les mots. Évoquer plutôt que de raconter, frapper l'esprit pour mieux laisser une empreinte mémorielle. Encore faut-il avoir la faculté pour celui qui écrit sur ce thème de capturer avec les mots ce qui leur échappe.
Fort heureusement, Antoine Choplin maîtrise cet art de faire surgir avec une incroyable économie de mots une atmosphère, un sentiment, des instantanés qui frappent la rétine. Il s'illustre par un style cristallin, des phrases capables de renvoyer des images qui matérialisent sous nos yeux des fragments de vie dotés d'une réelle force méditative.
Pourtant, il n'y a pas de déflagration, ni d'exercices de style dans ces chapitres courts. J'aime lorsque un auteur écrit sans la nécessité d'emplir tout l'espace du récit. Tout est dans le détail, si bien qu'on a pas l'impression d'avoir sous les yeux une histoire, mais plutôt un compulsif d'images que seul un oeil avisé et attentif à ce qui l'entoure est capable de restituer. le détail est donc révélateur et l'évocation bouleversante.
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