AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de MarcelineBodier


Cinq petits cochons... pourquoi est-ce que ce roman d'Agatha Christie est à la fois celui dont le titre m'agace le plus (et ce n'est pas la traduction française qui est en cause : elle est fidèle) et celui dont le contenu me ravit également le plus ? Moi qui suis et serai toujours une grande lectrice d'Agatha Christie ?

Bien sûr, on y retrouve tout ce qui fait que cette auteure peut encore nous séduire, plus que jamais : le charme du démodé, le côté rassurant des mondes engloutis que seul un roman peut ressusciter... Mais aussi, c'est un roman qui mêle passé et présent, un des rares de l'auteure où Hercule Poirot résout un crime passé. Cela donne une dimension supplémentaire à l'histoire : là où l'analyse psychologique que revendique toujours le détective aux petites cellules grises est d'ordinaire mise uniquement au service du whodunit, elle sert ici également la peinture des relations complexes qu'ont entretenues les personnages par le passé. Car c'est dans ces relations, bien sûr, que se trouve la clé... et les décrire dans un temps révolu qu'il faut ressusciter a obligé l'auteure à s'y étendre plus qu'à son ordinaire – et on a bien le sentiment qu'elle y a pris plaisir.

Mais aussi... comment le dire sans rien révéler... je me suis laissée surprendre par les raisons pour lesquelles Caroline s'est laissée condamner à mort et exécuter sans se défendre (vous remarquerez que dire cela ne change pas son statut de suspecte). Des raisons toutes simples, évidentes, mais qui illustrent tellement bien cette idée que les apparences sont toujours trompeuses... Et comme elles sont trompeuses, je crois que je peux en dire un peu plus sans devoir dissimuler mes propos aux yeux des lecteurs qui cherchent des raisons de lire ce livre, bien au contraire : le sentiment de culpabilité, celui-là même qui peuple les cabinets des psys, est à l'origine d'une mécanique tragique implacable. Oh là là, une fois de plus, dira-t-on, cette vieille rengaine judéo-chrétienne ? Eh bien lisez les "cinq petits cochons". Une fois de plus certes, mais d'une manière qui renouvelle formidablement le genre.
Commenter  J’apprécie          213



Ont apprécié cette critique (20)voir plus




{* *}