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Critique de Biblioroz


C'est avec un peu d'appréhension que l'on ouvre le dernier roman des fabuleuses enquêtes d'Hercule Poirot. le titre, tel un faire-part de décès, est de mauvais augure. Nous savons déjà que l'on va perdre un être cher.

Notre ami Hastings démarre son histoire dans le train qui le mène à Styles, théâtre de la première enquête du célèbre binôme. Il est plein de nostalgie alors qu'il traverse « le paysage plat et monotone de l'Essex », répondant à une invitation de son cher ami vieillissant.
Il est étonnant de constater que c'est Hercule Poirot, cloué dans un fauteuil roulant, qui remonte le moral de Hastings en lui démontrant que ses souvenirs de bonheur ne reflètent pas la réalité. Heureusement, le petit bonhomme a encore gardé intactes ses précieuses cellules grises ainsi que sa franche modestie !
Outre Hercule Poirot, Hastings va retrouver également sa fille cadette, Judith, qui vient d'avoir vingt-et-un ans et travaille avec le Docteur Franklin. Ils effectuent des recherches médicales dans un laboratoire loué par leurs hôtes le Colonel et Mrs Luttrell. Les autres pensionnaires sont L'épouse du docteur Franklin et son infirmière Miss Craven, Miss Cole, le frêle Norton passionné de nature, Sir William Boyd Carrington, ex-gouverneur d'une province des Indes et le Don Juan Allerton.
Très rapidement, Hercule Poirot dévoile à Hastings l'objet de son invitation : une ultime enquête à partir de cinq meurtres élucidées par la justice mais qui restent mystérieuses aux yeux du célèbre détective. Pour lui, ces morts sont dues à un seul assassin et, chose effroyable, celui-ci demeure à Styles, forcément habité de mauvaises intentions. Rongé par l'arthrite, le petit Belge va donc avoir besoin des yeux et des oreilles de Hastings pour mener son enquête.

Les relations père-fille entre Hastings et Judith seront longuement évoquées, notamment lorsque celle-ci s'approchera de la toile tissée par Allerton. Une sorte de mélancolie habite Hastings à l'évocation du manque causé par la disparition de son épouse et aussi à l'idée que son cher ami est condamné. On sent Hastings débordé par son enquête, ne sachant plus où donner de la tête, d'autant plus qu'Hercule Poirot se refuse à lui livrer le nom de l'assassin, prétextant, un brin moqueur, la transparence de son cher ami qui ne saurait cacher ses soupçons.

Le danger rôde. Et suivant un schéma merveilleusement orchestré Agatha Christie sème des fausses pistes tout au long du roman, elle nous balade de suspect en suspect : un excellent tireur, un savant qui joue avec des poisons, une mégère, une fausse malade… Elle nous fait parcourir Styles et son parc qui vieillissent eux aussi, par manque d'entretien, manque de moyens. Les Luttrell doivent rentabiliser le domaine car ils ne sont pas fortunés. Les repas sont maigres, les serviettes de toilette minces, l'eau tiède, les alcools sous clés. On sent un peu la nostalgie d'une époque fastueuse disparue qui n'est pas sans faire écho à la santé d'Hercule Poirot, disparue elle aussi. La tristesse nous gagne nous aussi…

A peine la dernière page tournée, le tandem Poirot / Hastings me manque déjà. Un seul remède contre cet abattement : ressortir de ma bibliothèque La Mystérieuse affaire de Styles et repartir bien vite dans cette maison de campagne des Cavendish pour reprendre la boucle, indéfiniment.
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