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Critique de Biblioroz


Nouvelle maison dit organisation de la bibliothèque et ce n'est pas chose aisée lorsqu'il n'y a pas assez d'étagères pour y caser tous les livres enfermés dans les grandes caisses de déménagement. Surtout que viennent s'y additionner ceux de l'ancien propriétaire de la maison, des livres d'enfants principalement, qui font rejaillir chez Tuppence le sentiment de retrouver de vieux amis, réveillant les joies enfantines de leurs découvertes. Dans l'esprit toujours bien vif de la septuagénaire se dessine même l'envie, en les ordonnant, d'y trouver quelque chose d'étrange qui donnerait un peu de piquant à sa vie de retraitée. Tommy, aspirant à la tranquillité, soupire face au caractère plutôt intrépide de sa chère épouse et ne voit pas encore le danger qui va ressortir de la relecture des aventures de la Flèche noire de Stevenson, ouvrage dans lequel Tuppence trouvera des tas de lettres soulignées en rouge. Voilà le coup classique d'un message innocemment codé par un jeune garçon témoin de la mort d'une certaine Marie Jordan qui ne semblait pas accidentelle et qui aurait eu lieu au moins soixante ans en arrière, juste avant la Grande Guerre.

Pendant cette petite lecture je me suis répété qu'il faut faire preuve d'indulgence car c'est l'ultime écrit de ma chère Agatha Christie et elle avait plus de quatre-vingts ans. L'affaire n'est donc pas très consistante et s'étire sans réels indices. Alors je vais plutôt en garder les petits détails et les messages nostalgiques gravitant autour de cette recherche un peu plate et loin d'être aboutie.

Le couple Beresford a vieilli aussi mais, comme Tommy le craint pour la sécurité de sa tendre épouse, celle-ci fourmille d'idées lorsqu'elle a flairé une énigme dans laquelle se lancer. Ils gardent tous deux leurs échanges pétillants et ont chacun leur méthode pour glaner les renseignements. Tommy décrète que la sienne est bien plus sérieuse en allant à Londres compulser des archives. Il reconnaît tout de même, en se remémorant les affaires précédentes, que sa femme, par ses propres méthodes féminines, a un certain don de réussite indéniable.
Tuppence nous emmène avec elle dans les ventes de charité, va partager le thé et les sandwiches chez les vieilles dames du village tout en déterrant d'antiques objets et des photos jaunies et écornées. Les souvenirs des petits vieux du village se contredisent les uns les autres, ce qui fera bien sourire Tommy. Mais Tuppence découvrira quand même que sa nouvelle demeure, qui pourtant semblait bien répondre à ses attentes, se révèle ne pas être si innocente que ça et ce petit patelin choisi pour leur retraite prend une odeur de vieille histoire d'espionnage. L'auteure véhicule par là le fait que, quelque soit l'évolution, l'histoire se répète avec, au fil du temps, la constante présence de personnes désireuses de pouvoir et de domination.

Fureter dans cette maison et ses alentours représente à mes yeux l'un des principaux attraits de ce roman. C'est un plaisir d'écarter les toiles d'araignées dans la serre aux vitres sales pour y dénicher un vieux cheval de bois, objet qui existait d'ailleurs réellement dans la vie de l'auteure. le jardin ne sera pas non plus des plus innocents avec sa digitale qui côtoie les épinards et l'oseille, un voisinage propice à quelques méprises fatales.
Et puis surtout, il y a Hannibal, le terrier anglais, à qui Agatha prête un véritable rôle. Il quémande des sorties supplémentaires pour mettre sa truffe un peu partout, attaque l'aspirateur mais veille jalousement et avec zèle sur sa maîtresse, faisant bien comprendre que certaines têtes ne lui plaisent pas !

Alors, bien que l'intrigue s'essouffle et manque vraiment de caractère, j'ai savouré les petites choses qui caractérisent cette romancière au grand coeur.
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