Le cheval à bascule

Petit saut dans le temps, non je n'ai pas lu de livre de SF. Petit saut dans le temps parce que Agatha fut la complice de mes premières lectures « de grande », saut dans le temps, parce que Agatha fut le déclencheur de mon amour pour les polars et les énigmes ficelées avec classe. Et puis des plumes comme celles-ci on en fait plus. Je me suis donc lancée dans la recherche d'un bon vieux Agatha Christie et plouf plouf le cheval à bascule, est sorti du chapeau.

J'étais émue de retrouver cette plume espiègle au charme désuet et le caractère de l'écriture. Elle a du chien Mme Christie et il en faut pour oser faire d'un chien justement, l'un des personnages principaux de l'intrigue. Elle me surprendra toujours. Pas de Miss MARPLE ni de Hercule POIROT ici c'est Tuppence et Tommy BERESFORD qui officient. Il s'agit d'un couple de retraités qui a déjà mené plusieurs enquêtes et fait partie des personnages connus. Tous deux décident de s'installer dans une vieille demeure charmante. L'ancien habitant ayant laissé des livres pour enfant Tuppence décide, comme moi, de s'offrir un saut dans le temps et de retourner en enfance en lisant La flèche noire. Et c'est là qu'elle tombe sur un message codé laissé par un précédent lecteur.

Me voilà embarqué dans une enquête à l'ancienne, menée de salon de thé en salon de thé, de réunions de village, en kermesse et de vieilles commères en respectables notables. J'avoue, là je me suis un peu ennuyée, le côté bonne société et vie mondaine m'ayant très vite lassée. Il faut dire aussi que Tommy est bien gentil mais c'est un mari British des années d'après-guerre et quand il dit de Tuppence qu'elle est « l'une de ses possessions les plus précieuses » bon vous avez compris… et qu'en plus il est prêt à appeler les secours quand elle sort seule… voilà. Ce qui ne me choquait pas avant m'interpelle fortement maintenant. Et puis on ne lit pas à 12/13 ans comme on lit adulte. Ceci dit, Tommy n'est pas non plus désagréable loin de là et c'est Tuppence qui mène la danse et Tommy qui suit, le pauvre n'a pas le choix !

Malgré le fait que l'intrigue se dirige habilement vers un aspect historique et que cela relance un peu la dynamique, j'avoue que cette histoire est bien moins ficelée que ce dont je me souvenais. Concrètement ce n'est pas son meilleur. Mais tout de même, c'est bien trouvé et nous avons un final digne de ce nom et dans le pure Agatha's Style.

C'était mon dernier de l'auteur, j'ai décidé que je ne relirais pas les autres. le crime de l'Orient express, le miroir se brisa, Les dix petits nègres, ABC contre POIROT, le miroir du mort... ils m'ont tous tellement plu à l'époque ! Et ceux que je n'ai pas lus resteront là où ils sont je préfère me dire que celui-ci était juste pas terrible et ne pas aller vérifier.

Pas de Miss Marple dans ce titre, Hercule Poirot n'enquête pas non plus. Les détectives sont un couple de septuagénaires, les Beresford, qui viennent d'emménager dans une maison de village. Un message codé découvert dans un livre pour enfant va les propulser avant 1914. L'énigme sera résolue en 17 chapitres. Cependant, je trouve que les faits sont trop précipités sur la fin du livre, et que les mobiles ne sont pas très explicites... J'ai lu de meilleurs romans de la célèbre Agatha, ce qui justifie ma note juste moyenne.

Nouvelle maison dit organisation de la bibliothèque et ce n'est pas chose aisée lorsqu'il n'y a pas assez d'étagères pour y caser tous les livres enfermés dans les grandes caisses de déménagement. Surtout que viennent s'y additionner ceux de l'ancien propriétaire de la maison, des livres d'enfants principalement, qui font rejaillir chez Tuppence le sentiment de retrouver de vieux amis, réveillant les joies enfantines de leurs découvertes. Dans l'esprit toujours bien vif de la septuagénaire se dessine même l'envie, en les ordonnant, d'y trouver quelque chose d'étrange qui donnerait un peu de piquant à sa vie de retraitée. Tommy, aspirant à la tranquillité, soupire face au caractère plutôt intrépide de sa chère épouse et ne voit pas encore le danger qui va ressortir de la relecture des aventures de la Flèche noire de Stevenson, ouvrage dans lequel Tuppence trouvera des tas de lettres soulignées en rouge. Voilà le coup classique d'un message innocemment codé par un jeune garçon témoin de la mort d'une certaine Marie Jordan qui ne semblait pas accidentelle et qui aurait eu lieu au moins soixante ans en arrière, juste avant la Grande Guerre.

Pendant cette petite lecture je me suis répété qu'il faut faire preuve d'indulgence car c'est l'ultime écrit de ma chère Agatha Christie et elle avait plus de quatre-vingts ans. L'affaire n'est donc pas très consistante et s'étire sans réels indices. Alors je vais plutôt en garder les petits détails et les messages nostalgiques gravitant autour de cette recherche un peu plate et loin d'être aboutie.

Le couple Beresford a vieilli aussi mais, comme Tommy le craint pour la sécurité de sa tendre épouse, celle-ci fourmille d'idées lorsqu'elle a flairé une énigme dans laquelle se lancer. Ils gardent tous deux leurs échanges pétillants et ont chacun leur méthode pour glaner les renseignements. Tommy décrète que la sienne est bien plus sérieuse en allant à Londres compulser des archives. Il reconnaît tout de même, en se remémorant les affaires précédentes, que sa femme, par ses propres méthodes féminines, a un certain don de réussite indéniable.
Tuppence nous emmène avec elle dans les ventes de charité, va partager le thé et les sandwiches chez les vieilles dames du village tout en déterrant d'antiques objets et des photos jaunies et écornées. Les souvenirs des petits vieux du village se contredisent les uns les autres, ce qui fera bien sourire Tommy. Mais Tuppence découvrira quand même que sa nouvelle demeure, qui pourtant semblait bien répondre à ses attentes, se révèle ne pas être si innocente que ça et ce petit patelin choisi pour leur retraite prend une odeur de vieille histoire d'espionnage. L'auteure véhicule par là le fait que, quelque soit l'évolution, l'histoire se répète avec, au fil du temps, la constante présence de personnes désireuses de pouvoir et de domination.

Fureter dans cette maison et ses alentours représente à mes yeux l'un des principaux attraits de ce roman. C'est un plaisir d'écarter les toiles d'araignées dans la serre aux vitres sales pour y dénicher un vieux cheval de bois, objet qui existait d'ailleurs réellement dans la vie de l'auteure. le jardin ne sera pas non plus des plus innocents avec sa digitale qui côtoie les épinards et l'oseille, un voisinage propice à quelques méprises fatales.
Et puis surtout, il y a Hannibal, le terrier anglais, à qui Agatha prête un véritable rôle. Il quémande des sorties supplémentaires pour mettre sa truffe un peu partout, attaque l'aspirateur mais veille jalousement et avec zèle sur sa maîtresse, faisant bien comprendre que certaines têtes ne lui plaisent pas !

Alors, bien que l'intrigue s'essouffle et manque vraiment de caractère, j'ai savouré les petites choses qui caractérisent cette romancière au grand coeur.

Dernier volume avec Tuppence et Tommy Beresford comme “enquêteurs”. Ils se sont installés à la campagne dans la maison qu'ils ont achetée il y a peu et Tuppence découvre une phrase codée qui l'interpelle, dans un livre d'enfant qui était dans la maison depuis longtemps.

“Marie Jordan n'est pas décédée de mort naturelle. C'est un de nous qui l'a tuée. Je crois savoir qui.”

Cela suffit pour la lancer dans une enquête, bientôt accompagnée par son mari. Des histoires de traîtres pendant la Grande Guerre circulent dans le village et tout cela semble lié.

Je me suis vraiment ennuyée avec cette histoire d'espionnage à laquelle je n'ai pas compris grand-chose car tout est très embrouillé, plus faits sont répétés à l'envi et le dénouement de certaines énigmes passé à la trappe ! Même pour une fiction c'est très invraisemblable ! Heureusement que ça ne fut pas plus long.

Il fait partie des derniers romans d'Agatha Christie et clairement l'espionnage n'est pas son domaine le mieux maitrisé !

Challenge Jeux en Foli...ttérature 13
Challenge 50 objets 2022/2023
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Lecture Thématique Polar septembre 2022 : Héros récurrents
Challenge Agatha Christie

Envie de découvrir ou redécouvrir un livre d'Agatha Christie pour le challenge solidaire. J'ai laissé ma fille cadette me choisir un de ses romans et ce fut ce "cheval à bascule". Jamais lu. C'est l'occasion !
Rien à voir avec les Hercule Poirot que je connaissais (le crime de l'orient express, Noël d'Hercule Poirot, ABC contre H.Poirot....). D'abord l'époque : 1973, l'Angleterre vient d'entrer dans l'Europe (ça m'a fait un choc de lire ça en cette période de Brexit). Moi qui associait A Christie et les robes de Charleston ! Déroutant !
Ensuite le meurtre à résoudre.... Assez secondaire en fait. En plus il a eu lieu plusieurs dizaines d'années avant le roman. Donc pas de mort sur le parquet, ni indices déroutants disposés autour dudit corps. Donc pas d'interrogatoires serrés. Non juste deux petits vieux (seniors peut-être) de plus de 70 ans qui rachètent une maison et découvrent son passé au gré des indices s'y trouvant, des entretiens avec le voisinage....
Au fond rien de bien palpitant mais je n'ai pas décroché. J'ai aimé la description du village, de ses habitants.... Une jolie atmosphère qui rend la résolution de l'énigme secondaire. Peut-être un peu trop quand même..... quand on veut lire un polar...

Challenge solidaire 2020

Certainement l'un des romans policiers signés Agatha Christie les moins aboutis de la "Reine du crime". Dernier volet des enquêtes du couple Thomas et Prudence Beresford, "Le cheval à bascule" n'est pas convaincant pour un sou, ni sur le fond ni sur la forme. Sans même parler des innombrables coquilles et confusions dans les noms des personnages de mon édition originale "Le Masque" de 1973... qui va rejoindre beaucoup de ses congénères dans une boîte à livres publique.

Les Beresford viennent d'emménager dans une charmante demeure dans une ville de province, "Les Lauriers". En rangeant des livres laissés au grenier par les anciens propriétaires, Tuppence (Prudence) remarque des marques au feutre sur l'un d'eux et n'a aucune difficulté à décoder un message caché et sibyllin indiquant qu'une certaine Marie Jordan ne serait pas décédée de mort naturelle. Il en faudra moins pour éveiller la curiosité et le flair de la vieille dame.

En parlant de flair, le seul personnage crédible et attachant de ce roman est... un chien, Hannibal, qui va dénouer l'intrigue presque à lui tout seul.

Une intrigue qui manque singulièrement de sel et de cohérence. J'ai à peine compris ce qui se déroulait tellement les personnages secondaires sont volatiles, les pistes dispersées, les indices tombant d'eux-mêmes du ciel au moment le plus opportun, etc.

Bref, vraiment pas un opus inoubliable. D'ailleurs, je l'ai déjà oublié.


Challenge MULTI-DEFIS 2024
Challenge PLUMES FEMININES 2024
Challenge AGATHA CHRISTIE

Publié en 1973, le cheval à bascule nous offre l'occasion de retrouver Tommy et Tuppence Beresford .. Les voilà à présent installés dans une petite ville à la campagne. La maison est restée longtemps inhabitée, son prix était abordable , les travaux sont en cours et Tuppence se bat avec les livres, les siens et ceux qu'elle a récupérés avec la maison.. Dans l'un d'eux, des lettres ont été soulignées... "Mary Jordan n'est pas morte de mort naturelle, c'est l'un de nous qui l'a tuée." ...
Tuppence commence son enquête mais ses questions semblent gêner. Y a t'il quelque chose à découvrir.?Les anciens se souviennent de ce que leurs parents ou grand-parents leur ont raconté...Comme il n'y a pas d'âge pour enquêter , Tuppence fonce!!

Agatha Christie manie comme à chaque fois humour et dérision, sait camper ses personnages dans leur cadre de vie et leur époque. Elle prend beaucoup de plaisir à remonter le fil du temps mais surtout elle fait un constat un brin désabusé sur la société des années 70. Rien ne change en ce bas-monde, les guerres, les conflits en tout genre et l'humanité dans ce qu'elle a de meilleur ou de pire. Elle porte sur le monde qui l'entoure le regard d'une dame âgée forte de son expérience de vie.
Une tonalité différente de beaucoup d'autres romans d'Agatha Christie , rien que pour cela le cheval à bascule mérite le détour.

D'habitude je n'aime pas les romans d'Agatha Christie quand il s'agit d'espionnage. Celui-là m'a, pendant les trois-quart du récit, semblé être une exception. J'ai adoré le ton humoristique du couple Beresford (j'imaginais tout à fait le duo André Dussolier – Catherine Frot que j'avais adoré dans l'adaptation d'«Un petit doigt m'a dit»). L'enquête démarre lentement, elle est un peu longuette, mais avec l'impression qu'Agatha Christie prend un malin plaisir à faire mariner le lecteur(tout en lui envoyant des clins d'oeil avec les références aux affaires précédentes), et personnellement ce n'était pas désagréable de tourner en rond avec Tuppence. Malheureusement la fin du roman vire au mauvais roman d'espionnage. Dommage !

Alors qu'ils viennent d'acheter une maison dans un village paisible pour y passer une retraite bien méritée, les Beresford font une étonnante découverte. En triant des livres trouvés au grenier, Tuppence en découvre un dans lequel des lettres sont soulignées. L'ensemble constitue une phrase laissant entendre qu'un crime aurait été commis dans la demeure il y a plusieurs dizaines d'années…


Contre toute logique, c'est par leur dernière aventure que je me décide à découvrir le couple Beresford. Si l'enquête en elle-même n'est pas d'une originalité folle et sa résolution transcendante, j'ai beaucoup aimé la complicité entre Tuppence et Tommy, leur humour, leurs taquineries et l'ambiance de petit village anglais où les cottages fleuris cachent bien des secrets.

A noter qu'il s'agit du dernier roman écrit par Agatha Christie. Petit détail amusant, elle qui adorait les chiens fait à plusieurs reprises carrément parler Hannibal, le chien des Beresford qui serait très inspiré par son propre chien, Bingo.

Lien : http://bouquins-de-poches-en..

La Reine du Crime ne m'aura pas convaincue avec ce titre qui est, si j'en crois la postface, le dernier qu'elle ait écrit. Il faut dire que, toujours d'après la postface, l'autrice elle-même, comme son entourage, n'étaient pas des plus convaincus. C'est simple, je me suis ennuyée du début à la fin. L'intrigue pour moi est un mêli-mêlo d'éléments sans liens, sans explications, nous offrant ainsi un résultat des plus confus. le dernier chapitre n'apporte même pas un brin d'explications. On a des éléments qui se retrouvent associés ensemble, on ne sait comment. Notre duo est lui-même pas vraiment au parfum jusqu'à la toute fin. Bref... elle a fait nettement mieux.
Le seul petit plus de cette intrigue est le personnage de Tuppence qui, bien que vieillissante, reste toujours une bouffée d'air frais.

Je conclue ainsi le cycle Beresford et je dois bien avouer qu'il me convainc nettement moins que les enquêtes de Marple ou de Poirot. le côté espionnage sied moins à la Reine du crime que l'excellence de ses huis-clos...

Ici on sent de surcroit la grande nostalgie de l'autrice, page après page. C'est une véritable madeleine de Proust. Aussi, je peux comprendre le besoin pour l'autrice qui prend de l'âge. Mais, il n'y aura certainement pas de relecture de ce titre pour moi. La grande question est : vais-je le garder dans ma bibliothèque?