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Critique de Melisende


Cette année 2014 a été pour moi assez riche en polars, notamment grâce à la célèbre Agatha Christie que l'on n'a plus besoin de présenter. Très prolixe, la reine du crime a publié des dizaines d'ouvrages, généralement des romans n'excédant pas les 300 pages.
Son travail de romancière est légèrement différent avec ce Trois souris qui prend la forme d'une grosse nouvelle (une centaine de pages dans mon livre de poche) car il s'agissait initialement d'une pièce diffusée sur les ondes de la BBC en 1947 suite à la commande de la reine Mary (grand-mère de l'actuelle reine Elizabeth). L'histoire perdure encore à ce jour sous la forme d'une pièce (La Souricière), jouée à Londres depuis 1952 et ce, sans interruption.
Inutile donc de tenter de vous convaincre de la qualité de cette courte intrigue, les informations précédentes s'en chargent parfaitement.

Comme d'habitude avec Agatha Christie, le huis-clos est de mise. Point de train ou de bateau de croisière ici mais une nouvelle pension de famille dans la campagne anglaise, paralysée par de fortes chutes de neige. Les propriétaires et leurs quelques clients sont coincés dans le bâtiment et évidemment, l'un d'entre eux est coupable d'un meurtre Londonien survenu quelques heures plus tôt.
Je me répète à chaque fois que je lis et chronique un Agatha Christie, mais le huis-clos c'est idéal pour une enquête. Chacune des figures présentes peut avoir le profil du coupable, chacune d'entre elles est donc soupçonnée à un moment ou à un autre de l'intrigue.

Moins nombreux que dans les romans de l'anglaise, les personnages sont toujours aussi bien croqués. Pourtant présentés en quelques phrases descriptives et évoluant sous les yeux des lecteurs grâce à leurs quelques interventions, ils semblent avoir une vie propre, ne souffrent d'aucun manque (ou presque), sont finalement particulièrement palpables. le lecteur sait ainsi se repérer et placer chacun d'entre eux sur « une ligne de culpabilité ». Machin a tel passé et tel comportement, il pourrait bien être l'assassin recherché... oui mais trucmuche s'est rendu à Londres au moment du meurtre et a un bon mobile... le lecteur peut soupçonner tout le monde car tout le monde a quelque chose à cacher et tout le monde semble plus ou moins relié à la victime. Alors, qui du jeune Christopher Wren, de l'étrange Mr Paravicini ou de la détestable Mrs Boyle tire les ficelles ? A moins qu'il s'agisse d'un coup de l'un ou l'autre (ou des deux ?) propriétaire(s) ? Saurez-vous trouver le coupable avant la révélation des dernières pages ?

Pour ma part, et comme d'habitude j'ai envie de dire, je me suis laissée berner. Mais j'aime bien ça. C'est toujours un plaisir de se laisser porter par l'enquête, de soupeser le pour et le contre, de mettre en place des scénarios, de changer complètement de voie quand un nouvel indice arrive, être sûr puis douter deux pages plus tard… J'adore ce jeu de piste et même si je suis navrante de naïveté, ça m'amuse ; la chute n'en est que plus surprenante !

Pas besoin d'en dire plus sur ce court texte qui, malgré sa brièveté, nous emporte sans aucun problème entre ses lignes. Partant d'une comptine anglaise (comme pour Les Dix petits nègres), Trois souris met en place un puzzle moins complexe que dans les romans de l'auteure mais la reine du crime continue à nous surprendre. Vivement que j'en lise un autre !
Lien : http://bazardelalitterature...
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