Sous ce titre, énigmatique pour qui n'a pas étudié la
rhétorique classique, se cache un ouvrage très précis, très didactique et très clair.
Il s'agit d'un traité de
rhétorique, telle qu'elle fut théorisée et enseignée dans la République romaine. Plus court, plus ramassé, plus synthétique que le grand oeuvre de Quintilien, l'ouvrage de
Cicéron constitue probablement la meilleure introduction à l'art oratoire des Anciens. Un art toujours utile aujourd'hui.
Le livre commence par quelques pages très générales mais intéressantes sur le pouvoir de la parole, ses mauvais et ses bons usages, la nécessité d'articuler la
rhétorique et la vertu, les vertus de l'éloquence dans l'équilibre des pouvoirs face à la force...
Très vite,
Cicéron passe au coeur de son propos. Un bref rappel des 3 genres oratoires par lesquels
Aristote se distingue de Gorgias de Léontium (démonstratif, délibératif et judiciaire), et l'auteur expose les 5 parties de la
rhétorique : l'invention, la disposition, l'élocution, la mémoire et l'action.
Suivent les 6 parties du discours : exorde, narration, division, confirmation, réfutation et conclusion.
Comme le titre l'indique, c'est la première, l'invention, qui intéresse le plus l'avocat
Cicéron. Mais son traité n'en est pas moins très complet. Et surtout très facile à lire. Chaque mouvement est parfaitement relié au précédent, s'enchaîne dans le tout. Chaque moment
rhétorique est illustré par des exemples clairs.
Un chef d'oeuvre de clarté pour qui veut s'initier aux subtilités de la
rhétorique classique. Une fois cet ouvrage lu, l'amateur ou le passionné pourront approfondir en abordant Quintilien et son "Institution oratoire".