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Critique de colimasson


« Toute apologie devrait être un assassinat par enthousiasme. » L'être loué est une victime : lisant l'apologie de l'admirateur, il doit se sentir cloué au pilori de la honte, réalisant cruellement qu'il n'est pas à la hauteur des mérites que lui fait endosser le louangeur – naïf assassin qui ne remarque pas que ses bonnes intentions tuent.


Cioran juge de la qualité de ses semblables à leur passion de l'excès, ainsi qu'à la tension qui naît d'une vie et d'une oeuvre incompatibles entre elles. Maistre qui loue la révolution pour ce qu'elle enferme davantage les hommes dans la providence divine ; Beckett si proche des mots et pourtant hostile à les prononcer ; Michaux et sa passion méticuleuse de l'exhaustif et du détail dans la création artistique spontanée ; et jusqu'à Fitzgerald, ce raté ayant échoué à rater complètement – exemple d'admiration avortée.


L'homme ? Peu importe ce qu'il a vraiment fait. Semblait-il fou pour les autres ? C'est ce qui plaît au spectateur. C'est ici que va l'admiration de Cioran, tuant ses semblables par des éloges qu'ils auraient également pu lui adresser
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