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Critique de Tachan


Je suis une fidèle de la première heure de l'univers de TMI (The Mortal Instruments). J'ai lu avec plaisir l'ensemble des sagas de l'autrice lors de leur parution chez nous, allant même jusqu'à basculer en vo depuis sa saga précédente pour laquelle j'avais eu un grand coup de coeur. J'attendais donc la nouvelle avec grand impatience, impatience qui n'a pas été totalement comblée malheureusement.

Pour replacer un peu la nouvelle trilogie dans son contexte, celle-ci prend place juste après The Mortal Instruments : Les origines ou The Infernal Devices en vo, la saga la plus ancienne d'un point de vue chronologique. On y retrouve les enfants des héros d'alors qui sont devenus grands et qui vont eux aussi être confrontés à une nouvelle menace.

Dans la forme, cette nouvelle saga n'a pas à rougir par rapport aux précédentes. On y retrouve les mêmes ingrédients à savoir un univers solide dans lequel on recroise toutes les familles désormais bien connus du monde des Shadowhunters, ses chasseurs de démons bénis par les Anges. Il y a toujours ce mélange d'aventures de fantasy urbaines et de romance sur fond de multiples triangles (et +) amoureux qui occasionnent bien des drames et des déceptions. Tout est fait pour que les fans des premières sagas soient contents de replonger une nouvelle fois dans l'univers. Et je l'ai été, enfin jusqu'à un certain point...

Si la plume de Cassandra Clare est toujours la même, simple et addictive à lire, il y aurait beaucoup à dire sur les problèmes de rythme qu'elle rencontre dans ce premier tome et qui m'ont vraiment gâché ma lecture par moment... En effet, l'autrice s'attarde beaucoup trop sur la mise en place de son univers pourtant bien connu des lecteurs et comme en même temps elle veut leur faire plaisir en réutilisant TOUTES les familles et personnages possibles déjà croisés, cela rend ce premier tome extrêmement lourd à lire parfois. J'ai eu beaucoup de mal au début à suivre la multitudes de personnages présentés, trop à mon goût, à me rappeler qui était qui, qui appartenait à quelle famille, quels étaient déjà les liens exacts entre chaque famille et ce que chacun avait fait. Parce que oui ça avait une importance pour l'histoire, je le sentais bien, il faut être au clair avec l'ensemble pour pleinement savourer cette lecture. Or quand comme moi on a lu les sagas au fur et à mesure de leurs sorties, ça remonte et c'est tout sauf simple.

J'ai de plus été trompée sur l'héroïne de l'histoire dans un premier temps. Je pensais qu'on allait se focaliser sur les enfants de Will et Tessa, héros de The Infernal Devices. Mais non, c'est Cordelia, la rejetonne Carstairs, qui va être la vraie héroïne. Je vais être honnête, au début, aucun personnage ne me plaisait vraiment. Je les trouvais très lisses et les aventures se déroulant dans un faux cadre victorien créaient un décalage tout sauf savoureux cette fois. Je n'étais vraiment pas dedans. Les amours romantiques - oui, oui, romantique à la Alfred Musset qui pleurniche tout le temps ... - des jeunes héros m'ont insupportée dans un premier temps. Je trouvais que tout manquait vraiment de finesse et que l'autrice n'innovait en rien, ni ne m'emportait comme elle avait pu le faire avec le drame de The Dark Artifices et sa Horde Sauvage.

Sauf que malgré ce mauvais départ, comme je suis têtue, j'ai insisté et petit à petit j'en suis venue à plus apprécier ma lecture même si on reste loin du coup de coeur des sagas précédentes.

Il y a d'abord une intrigue multiple classique mais séduisante même si elle emprunte à ce que l'autrice a déjà écrit. Des démons s'en prennent d'un coup mystérieusement aux Shadowhunters londoniens sans qu'on sache pourquoi et ce faisant ils en tuent ou infectent pas mal. Il faut donc les éliminer, en trouver la racine et trouver un antidote. En parallèle, James le fils de Tessa recherche qui est son grand-père démoniaque et se retrouve mêlé à une drôle d'histoire à cause de la fille qu'il aime ; tandis que sa soeur Lucie cherche à aider un mystérieux fantôme de la même famille que cette dernière. L'ensemble se mixe bien, dans un rythme un peu lent et décousu au début plombé par la mise en place, mais qui s'accélère ensuite pour un final qui dépote. Cependant l'autrice utilise énormément de grosses ficelles et autres raccourcis... Ce n'est donc quand même pas le point fort de cette lecture.

Non, ce qui accroche vraiment au fur et à mesure, ce sont les personnages. C'est classique mais ceux-ci se révèlent tous bien plus fins et complexes qu'annonçait. J'ai particulièrement aimé le groupe central des ados qui partent à l'aventure formé par James, Lucie, Matthew, Thomas, Christopher et Cordelia. Même si elle est une mauvaise copie de sa descendante de The Dark Artifices Cordelia fait une belle guerrière farouche avec Cortana et ses sentiments pour James sont touchants. C'est elle qui vient animer tout ce groupe d'amis un peu moribond. J'ai adoré Lucie, ses pouvoirs, son indépendance d'esprit, et sa relation avec le fantôme de Jesse. J'ai encore plus aimé Matthew, le parabatai de James, qui est le beau gosse torturé de l'histoire. L'autrice en a sous le pied avec lui et laisse entrevoir plein de mystères alléchants autour de lui. James en revanche m'a agacée ou énervée la plupart du temps. Il est trop l'archétype caricatural du héros romantique... A l'inverse, il y a de belles promesses chez Thomas, le gay refoulé et chez Alastair, le frère de Cordelia, l'ancien tourmenteur qui voudrait se repentir et souffre d'un drame familial.

La famille est d'ailleurs un sujet clé de cette histoire. L'une des grandes méchantes l'est à la suite d'un drame familiale atroce. L'autre grand méchant compte jouer sur ce sentiment pour pouvoir se faufiler et semer la zizanie et pire. Tous nos petits héros ont des casseroles dans les placards de leurs familles et on est bien loin de l'image de l'élite dorée qu'ils donnent.

Les relations qui se tissent peu à peu entre eux sont un autre gros point fort tout comme les mystères qui les accompagnent. Il y a un entremêlement de sentiments plus complexes les uns que les autres qui les relient, les nouent et les attachent parfois. J'ai aimé les informations distillées en fin de volumes concernant James et Grace. Je suis ultra curieuse en ce qui concerne Matthew et son addiction à l'alcool. Il me tarde de voir ce que Lucie va décider pour la suite, de même que le chemin que vont prendre Thomas ou encore Alastair. Il y a beaucoup de non-dits entre les personnages qui pourrissent leurs relations au lieu de les renforcer mais qui promettent de belles confrontations. Il y a des passifs assez lourds entre certains. Mais ce qui est certains c'est que de beaux liens les unissent que ce soit de nature sentimentale et familiale. On ne peut qu'être touché par la camaraderie de ces Merry Thieves et des familles Herondale, Carstairs et Lightwood.

Pour terminer, Cassandra Clare se fait forte de proposer un univers diversifié, même si pour l'instant on est très centré sur nos jeunes Shadowhunters. Elle met aussi en scène des créatures fantasmagoriques et démoniaques. Elle aborde les questions du métissage ainsi que de l'identité sexuelle avec des personnages homosexuels, bisexuels, pansexuels,... Elle met aussi bien en avant des hommes que des femmes fortes. Ses héros sont d'origines diverses et variées, un tel vient d'Angleterre, un autre d'Asie, une autre du Moyen-Orient. Et tout cela se fait tellement naturellement que contrairement à d'autres titres on sent que ça vient d'elle et que ça ne répond pas à une demande marketing (désolée mais c'est ce que j'ai ressenti dans l'adaptation TV des Bridgerton par exemple >
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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