AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de frandj


frandj
09 décembre 2019
Hugo Clément, jeune journaliste de télévision - et végétarien - ouvre un dossier complet sur les anomalies liées à la consommation de la viande. Il se pose d'abord une question simple: quel propriétaire de chien ou de chat accepterait de faire tuer son animal favori, alors qu'il est en bonne santé ? personne ! Alors pourquoi n'avons-nous aucun scrupule face à l'abattage massif des veaux, vaches, cochons, couvées… ? Peut-être croyons-nous que ces animaux n'ont pas de sensibilité ? ou refusons-nous (volontairement) de nous intéresser à la question. L'auteur de ce petit livre établit, références à la clé, que toutes ces bêtes - y compris les poissons ! - souffrent du sort tragique qui leur est imposé par l'homme. Tous (le porc, notamment) ont une forme d'intelligence et en tout cas de sensibilité, qui peut et doit être comparée aux caractéristiques humaines.

Le problème concerne environ 300 millions de vaches, 500 millions de moutons, 1,4 milliards de porcs et… 55 milliards de volaille, chaque année dans le monde ! Témoignages et chiffres à l'appui, Hugo Clément critique en détails l'élevage industriel, qui impose aux animaux de (courtes) vies souvent atroces. La législation française dispose que les bêtes soient étourdies juste avant d'être tuées dans les abattoirs; cette obligation n'est pas souvent correctement respectée par les ouvriers concernés, dont les conditions de travail sont très éprouvantes. A ce sujet, j'ai appris avec effroi que l'abattage rituel (viande cacher ou halal) est dispensé de ces contraintes légales ! La lecture des chapitres consacrés à l'élevage intensif et aux abattoirs est très pénible - mais c'est la réalité...

A ce réquisitoire, Hugo Clément ajoute des considérations annexes très importantes: l'impact écologique de l'élevage (eau, gaz à effet de serre, etc) ainsi que les effets néfastes de l'alimentation carnée sur la santé humaine, notamment.

Actuellement, le nombre de végétariens (et même des végétaliens et végans) augmente un peu dans les pays développés; de plus, une grande partie de cette population diminue sa consommation de viande. Toutefois, la tendance générale est très loin d'être inversée. Selon l'auteur, il faudrait changer radicalement de mentalité, rejeter les préjugés ancrés dans notre culture et renoncer définitivement à la nourriture carnée, pour mettre en cohérence notre connaissance du "dossier viande" et notre type d'alimentation. C'est ce pas décisif que seule une petite minorité a déjà franchi à l'époque actuelle. Il me semble probable que, dans un siècle ou deux, l'abattage massif d'animaux sera jugé criminel, comme l'esclavage des êtres humains est devenu absolument condamnable, sur les plans légal et moral.

Quoique court, ce livre exige de l'attention car l'auteur détaille précisément toutes les questions abordées. Cependant, il n'est pas pesant et ce n'est pas un brûlot trop virulent. Hugo Clément ne cache pas ses propres difficultés et plaide la cause du végétarisme sans fanatisme. Personnellement j'ai apprécié cet ouvrage.
Commenter  J’apprécie          141



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}