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EAN : 9782757877050
256 pages
Points (16/01/2020)
4.43/5   363 notes
Résumé :
« Si la majorité des habitants de cette planète devenaient végétariens, nous aurions réglé une partie du problème climatique et mis fin à la souffrance de milliards d'animaux. Le pouvoir est dans notre assiette. »

« Ce livre n'a pas vocation à culpabiliser celles et ceux, ultra-majoritaires, qui mangent des animaux. Il serait injuste de reprocher à des individus une pratique mondialisée qui est le fruit de plusieurs siècles de tradition et, souvent, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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C'est une critique que je repousse depuis des mois, et ça ne me ressemble pas. C'est que ce tout petit (mais consistant) livre traite d'un sujet d'actualité brûlant. Je le sais.

D'ailleurs, si vous voulez mettre la pagaille dans une soirée (où l'on mange) ou un repas familial, introduisez une ou deux personnes (au choix) végétarienne(s), végétalienne(s) ou vegan, et attendez un peu. Mais souvent, même sans leur présence, le simple fait de lancer le sujet donne au quart d'heure qui suit une teneur explosive (si si je l'ai observé à de maintes reprises).

Le végétarisme progresse dans la société de façon spectaculaire. Tous les indicateurs nous le disent. On assiste, qu'on le veuille ou pas à une démocratisation très intense de l'intérêt pour le sujet. Fini le temps où l'on en parlait comme d'une mode éphémère adoptée par quelques militants un peu fadas.

Certains ont pris la plume pour nous raconter combien ils appréciaient la viande, la charcuterie et j'en passe. J'écris à l'imparfait, car leur évolution alimentaire ira dans une direction qu'ils pensaient impossible avant.

Hugo Clément, jeune homme volontaire, fait partie de ces personnes, et en tant que journaliste curieux et baroudeur, son témoignage s'éloigne vite du quant-à-soi et de la prise de conscience pour nous donner un tas d'informations étonnantes, captivantes, catastrophiques. Jamais je n'aurais imaginé ça !

Avec son esprit d'analyse et de synthèse tout à fait éclairants, de l'humour là où on en a bien besoin, il nous raconte qu'il n'a pas besoin de viande et de poisson pour être en bonne santé, que « l'élevage et la pêche industriels sont un fléau pour la planète », et « une honte pour l'espère humaine qui se considère à tort comme supérieure ». Malin, le jeune journaliste n'a pas comme volonté de culpabiliser ceux qui mangent des animaux « en raison d'une pratique issue de plusieurs siècles de tradition et autrefois de nécessité ». Il sait que ce serait inefficace.
« Se voir pointer du doigt incite à la défense, pas à la remise en question », nous dit-il.

Hugo Clément, star d'Internet et reporteur connu pour ses investigations aux quatre coins du monde, nous livre donc un documentaire passionnant sur la condition animale qui constitue une sorte d'état d'âme interrogative sur notre rôle environnemental où il explique ce qui s'est passé dans sa tête et ce qu'il a découvert dans ce travail de recherche de synthèse impressionnant. Certes, d'autres s'emploient déjà à nous le montrer dans des reportages télévisés très intéressants, mais "Comment j'ai arrêté de manger les animaux" va bien plus loin.

Dans ce petit ouvrage sincère, l'auteur n'élude pas ses doutes, les difficultés rencontrées et son nouveau rapport au monde qui est en train de germer. Tout y est argumenté, dans une recherche plus que fouillée, un travail d'enquête très dur mais absolument passionnant.
Où l'on découvre que « l'industrie de l'élevage ne nourrit pas la planète. Au contraire, elle l'affame ».
Ni manifeste, ni livre d'action, Comment j'ai arrêté de manger les animaux m'a donc permis d'envisager mes actes du quotidien dans leur globalité en leur donnant le temps et l'attention qu'ils requièrent pour que cela change la donne.

Déjà peu poussée sur la viande pour raisons de santé, ce livre que j'ai mis beaucoup de temps à lire parce qu'il est fourni documentairement (et émotionnellement) parlant m'a profondément marquée. Il a été pour moi un coup de poing, une grande gifle tant son contenu m'a percutée.

Face à l'urgence environnementale et aux défis climatiques, la réponse tient en deux mouvements complémentaires :
En premier, comprendre grâce aux explications. En second, agir.

On ne pourra pas dire qu'on ne savait pas, à moins de préférer faire confiance aux lobbys, aux médias ou aux puissants qui nous gouvernent (ou les trois à la fois). Les données, d'il y a quelques décennies, quelques siècles ont changé.
C'est indéniable.

Je ne dirai donc que deux mots : Merci Hugo !!!

Je viens de vivre (en travaillant dans un espace non climatisé) le record de température français à 46°C à 17h. Je tente de ne pas développer d'éco-anxiété, mais j'avoue avoir bien des difficultés à m'en défaire.

" Tant qu'il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille " Tolstoï (et il fera de plus en plus chaud !).


Lien : http://justelire.fr/comment-..
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Je suis une vache, je suis capable de résoudre un problème et d'en être contente, je peux anticiper un évènement en fonction de mon expérience, je peux mettre en place des stratégies pour protéger mes petits avec qui j'ai un lien très fort, comme toutes les mamans, je peux reconnaître les humains gentils et ceux qui me font du mal.
Tu me sépares de mes petits à la naissance, m'envoies à l'abattoir dès que je ne remplis plus assez tes pots de yaourt.

Je suis un cochon, je comprends que l'image que me renvoie un miroir est un reflet, mes capacités cognitives sont très développées, je fais preuve d'empathie envers les humains qui me traitent comme un animal de compagnie, je peux élaborer des stratégies pour manipuler et tromper mes congénères. Mon espérance de vie est de 15 à 20 ans.
Tu me tues entre 120 et 180 jours, sans que j'aie eu le temps de voir une tranche de ciel. Je suis aussi intelligent, sinon plus que ton chien que tu emmènes au toilettage ou chez le psy.

Je suis un poulet, j'éprouve des émotions, comme le deuil, la peur ou la joie. Je maîtrise les bases de la physique ou de la géométrie dès la naissance, plus rapidement que les bébés humains. Je peux mémoriser jusqu'à cent visages de mes congénères et m'en souvenir même après une longue séparation. Je dispose d'un langage sophistiqué me permettant d'échanger de nombreuses informations. Je peux vivre jusqu'à 10 ans.
Tu me tues avant 40 jours, tu m'étouffes dans tes hangars, dans tes cages, bien avant de me suspendre par une patte et de me trancher la tête pour finir en nuggets dans ton assiette.

Je suis un mouton, je ne suis pas bêtement le troupeau, ma mémoire est excellente. Je peux me réconcilier après une dispute, reconnaître et mémoriser des visages humains.
Tu ne prends pas toujours le temps de m'étourdir avant de me saigner. J'ai si peur dans ton couloir de la mort.

Je suis un poisson, je ressens la douleur de l'hameçon, je dispose d'une impressionnante mémoire à long terme, je peux collaborer avec d'autres espèces et utiliser des outils.
Tu assassines tout ce qui vit dans l'océan pour me mettre en boîte ou faire de la farine pour tes poulets et poissons d'élevage.

Nous sommes des personnes, nous ressentons des émotions, nous avons besoin de vivre autant que toi, nos vies sont uniques, nous ne sommes pas de la viande et du poisson. Tu ne manges pas de la viande, tu manges un poulet, un cochon, une vache… tu ne manges pas du poisson, tu manges un thon, une dorade… et bien plus encore à cause des prises accessoires ; tortues, dauphins, requins…

Maintenant que tu le sais…

« Si tous les habitants de la planète devenaient végétariens, il ne faudrait conserver que 20% de la surface agricole actuellement consacrée à l'élevage pour nourrir l'humanité… »

Tu pourrais nourrir la planète si tu te passais de ton steak.
Tu pourrais économiser l'eau si précieuse à la vie sur Terre.
Tu pourrais sauver l'Amazonie, les océans, et prendre un bon bol d'air, si tu ne mangeais pas les animaux.

Maintenant que tu le sais…

Tu pourrais être en meilleure santé, il y aurait moins d'obésité, moins de cancers…

Tu es omnivore, comme l'ours et le singe. Tu as le choix entre les végétaux et la chair animale.
Tu as un immense pouvoir, il est dans ton assiette.

Maintenant que tu le sais…

Vas-tu encore faire l'autruche, te moquer des mangeurs de végétaux, des amoureux des bêtes, ou simplement de ceux qui pensent que toute vie est essentielle à l'équilibre de la planète, que chacun a sa place, son espace de liberté, de joie, de pensée, aussi petite soit-elle ?


« Que mangent les animaux les plus imposants de la planète, comme les éléphants, les rhinocéros, les girafes ou les bisons ? Vous connaissez la réponse : des plantes »

Maintenant que tu le sais, ça vaudrait vraiment le coup de tenter de nouvelles recettes, de changer tes habitudes carnivores. Sauf si tu as plus peur des plantes que de ce qui se passe derrière les murs des abattoirs sans vidéosurveillance, ou dans les hangars où piétinent des vivants sur les cadavres de leurs congénères, ou derrière les barreaux des box qui meurtrissent les corps, ou dans les filets qui font suffoquer les océans…

Tu as le choix.

Il y a des lectures qui sèment des graines. L'essai d'Hugo Clément est de celles-là, tout comme Carnage de jean-Marc Gancille.
Pourvu qu'elles poussent.


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Hugo Clément, jeune journaliste plutôt écolo, a décidé depuis trois ans d'arrêter complètement de manger de la viande, puis du poisson.
Pourquoi ?
Pour trois raisons : ce n'est pas nécessaire pour être en bonne santé, c'est mieux pour la planète, et le traitement que l'on fait subir aux animaux d'élevage est ignoble.

Une fois cette prise de conscience acquise, il s'est documenté pour répondre aux nombreuses questions que ne manquait pas de lui poser son entourage.
Il a donc consulté des spécialistes du comportement animal pour mettre à bas tous les préjugés sur l'insensibilité et la bêtise des animaux.
Oui les volailles, les moutons, les porcs, les vaches, et même les poissons, éprouvent des émotions, ont des capacités cognitives mal connues, et ont tous une forme d'intelligence.
Et on en tue plusieurs milliards chaque année sur terre après les avoir élevés dans des conditions innommables.

Puis il s'est renseigné sur les conditions d'abattage, et là le constat est accablant, de nombreux témoignages et de nombreuses vidéos ont montré la violence dans les abattoirs.
Autre argument imparable : à ceux qui sont plutôt « écolo » et mangent peu de viande mais de « bonne qualité », il assène que même si les animaux sont élevés dans de meilleures conditions, les abattoirs sont les mêmes et plus de la moitié des animaux seraient découpés sans avoir été assommés (pour gagner du temps)

Autre argument, le plus important peut-être, et qui est bien connu : la majeure partie des céréales et la majeure partie de l'eau sont utilisés pour nourrir les animaux d'élevage… qui ne vont nourrir qu'une partie infime de l'humanité.
Si on réduisait de moitié la consommation de viande, on pourrait nourrir une grande partie de l'humanité avec les céréales cultivées…

Et enfin il explique, s'il était encore besoin de le faire, que l'on peut très bien vivre sans manger de viande et de poisson, on peut tout à fait trouver des protéines ailleurs et ce n'est que meilleur pour sa santé !

Voilà donc un livre agréable à lire, accessible à tous et qui est un bon plaidoyer pour la cause végétarienne.
Je ne sais pas s'il convaincra les sceptiques.
Pour ma part je suis végétarienne depuis une quinzaine d'années, au départ pour des raisons de santé, puis d'environnement, et ce livre me permet de retrouver des arguments et des chiffres pour expliquer ma démarche à mon entourage (entourage plutôt bienveillant en général…)

Merci à Babelio, Masse critique et le Seuil pour ce livre.
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Hugo Clément nous présente dans ce livre les arguments et les informations qui l'ont amené à devenir végétarien, sans chercher à nous culpabiliser. de par son exemple et son exposé riche et documenté de la situation actuelle, il nous invite à franchir le pas.
Continuer à consommer des animaux, êtres sensibles, est-ce nécessaire et viable pour notre planète et sa biosphère ? Manger de la viande et du poisson n'est pas une nécessité pour être en bonne santé. de plus, la pêche et l'élevage industriels ont un impact environnemental considérable et génèrent d'innombrables souffrances animales.
Livre intéressant, en écho avec Faut-il manger les animaux ? de Jonathan Safran Foer, qui ébranle les certitudes des omnivores que nous sommes et nous encourage à passer à l'action.
« Le pouvoir est dans notre assiette. »
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Hugo Clément, jeune journaliste de télévision - et végétarien - ouvre un dossier complet sur les anomalies liées à la consommation de la viande. Il se pose d'abord une question simple: quel propriétaire de chien ou de chat accepterait de faire tuer son animal favori, alors qu'il est en bonne santé ? personne ! Alors pourquoi n'avons-nous aucun scrupule face à l'abattage massif des veaux, vaches, cochons, couvées… ? Peut-être croyons-nous que ces animaux n'ont pas de sensibilité ? ou refusons-nous (volontairement) de nous intéresser à la question. L'auteur de ce petit livre établit, références à la clé, que toutes ces bêtes - y compris les poissons ! - souffrent du sort tragique qui leur est imposé par l'homme. Tous (le porc, notamment) ont une forme d'intelligence et en tout cas de sensibilité, qui peut et doit être comparée aux caractéristiques humaines.

Le problème concerne environ 300 millions de vaches, 500 millions de moutons, 1,4 milliards de porcs et… 55 milliards de volaille, chaque année dans le monde ! Témoignages et chiffres à l'appui, Hugo Clément critique en détails l'élevage industriel, qui impose aux animaux de (courtes) vies souvent atroces. La législation française dispose que les bêtes soient étourdies juste avant d'être tuées dans les abattoirs; cette obligation n'est pas souvent correctement respectée par les ouvriers concernés, dont les conditions de travail sont très éprouvantes. A ce sujet, j'ai appris avec effroi que l'abattage rituel (viande cacher ou halal) est dispensé de ces contraintes légales ! La lecture des chapitres consacrés à l'élevage intensif et aux abattoirs est très pénible - mais c'est la réalité...

A ce réquisitoire, Hugo Clément ajoute des considérations annexes très importantes: l'impact écologique de l'élevage (eau, gaz à effet de serre, etc) ainsi que les effets néfastes de l'alimentation carnée sur la santé humaine, notamment.

Actuellement, le nombre de végétariens (et même des végétaliens et végans) augmente un peu dans les pays développés; de plus, une grande partie de cette population diminue sa consommation de viande. Toutefois, la tendance générale est très loin d'être inversée. Selon l'auteur, il faudrait changer radicalement de mentalité, rejeter les préjugés ancrés dans notre culture et renoncer définitivement à la nourriture carnée, pour mettre en cohérence notre connaissance du "dossier viande" et notre type d'alimentation. C'est ce pas décisif que seule une petite minorité a déjà franchi à l'époque actuelle. Il me semble probable que, dans un siècle ou deux, l'abattage massif d'animaux sera jugé criminel, comme l'esclavage des êtres humains est devenu absolument condamnable, sur les plans légal et moral.

Quoique court, ce livre exige de l'attention car l'auteur détaille précisément toutes les questions abordées. Cependant, il n'est pas pesant et ce n'est pas un brûlot trop virulent. Hugo Clément ne cache pas ses propres difficultés et plaide la cause du végétarisme sans fanatisme. Personnellement j'ai apprécié cet ouvrage.
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Citations et extraits (73) Voir plus Ajouter une citation
Massacre en haute mer [...]

François m'a aussi alerté sur un autre fléau méconnu du grand public : les prises accessoires, le 'bycatch', en anglais. Ce terme désigne tous les animaux que les pêcheurs capturent non intentionnellement. Leurs navires ont beau cibler une espèce en particulier, leurs filets, eux, ne font pas dans le détail. Tous les êtres vivants plus gros que les mailles sont pris au piège et remontés à bord. Non commercialisables, ces animaux sont ensuite rejetés à la mer, la plupart du temps morts ou agonisants. Rien que pour la pêche au thon, 145 autres espèces sont tuées et balancées à l'eau : requins, espadons, dauphins, raies, tortues, poissons en tout genre... Selon la FAO, les animaux marins capturés accidentellement représentent 8% du volume global des prises de pêches. Cela équivaut à plusieurs dizaines de milliards d'êtres vivants chaque année. D'autres organisations, moins neutres, avancent des chiffres encore plus alarmants. Le WWF estime ainsi que 40% des poissons pêchés sont des prises accessoires. Et certaines pêcheries sont plus meurtrières que d'autres. "Le pire, c'est le chalutage des crevettes, assure François. Tout ce qui est plus gros qu'une crevette, c'est à dire presque tout, est pris dans les filets." Selon un document de la FAO datant de 2009, la pêche aux crevettes représente 27% des rejets mondiaux d'animaux en mer. "Le chalutage des crevettes est généralement considéré comme l'une des méthodes de pêche les moins sélective puisque les prises accessoires [...] vingt fois plus élevées que les captures de crevettes, écrit l'organisation. Aucune autre méthode de pêche n'approche un tel niveau de rejets et de gaspillage des ressources marines." Plus de 90% des animaux ramenés à bord des chalutiers de crevettes sont rejetés morts ou agonisants à la mer. Conséquence : pour 500 grammes de crevettes sauvages achetées en supermarché ou en poissonnerie, au moins 10 kilos d'autres animaux marins ont été tués inutilement. Ce ratio est moins élevé pour d'autres espèces que nous consommons, mais il reste important.
Des milliards d'êtres vivants, non ciblés par les industriels, disparaissent en raison de ces prises accessoires, fléau collatéral. Les tortues, notamment, périssent massivement dans les filets. Selon les statistiques du WWF, environ 250 000 d'entre elles sont ainsi noyées chaque année par les navires de pêche. [...]
François attire également mon attention sur le sort des requins. "Les filets font des ravages chez ces prédateurs, souffle-t-il. Et, en Asie, les navires utilisant la méthode de la palangre capturent autant de requins que de thons. Chez certaines espèces il ne reste plus que 5% et 10% de la population d'origine. C'est en grande partie lié aux prises accessoires." Les cétacés, dont les dauphins et les petites baleines, sont aussi touchés. Toujours selon le WWF, 300 000 d'entre eux sont victimes de la pêche industrielle tous les ans. J'en ai été témoin directement, en février 2019, au large des côtes françaises.

p.165
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La paille et la poutre […]

La voiture pollue, tout le monde le sait. Un steak, c’est moins évident. Et pourtant. Dans un rapport intitulé « Contre le changement climatique à travers l’élevage », publié en 2016, la FAO estime que l’élevage est responsable de 14,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). C’est un peu plus que le secteur des transports et ses 14% d’émissions globales. Difficile à croire, mais la viande pollue plus que les avions, bateaux, trains, camions et voitures du monde entier ! Pour lutter contre le réchauffement, devenir végétarien ou végan est donc un acte au moins aussi efficace qu’abandonner sa voiture. Une étude menée en 2014 par des chercheurs de l’université d’Oxford chiffre la quantité de Co₂ rejetée dans l’atmosphère en fonction du régime alimentaire. Une personne mangeant plus de 100 grammes de viande (l’équivalent d’un steak haché) par jour émet 7,19 kilos de Co₂ quotidiennement. Le chiffre tombe à 5,63 kilos pour une consommation comprise entre 50 et 99 grammes, et à 4,67 kilos pour moins de 50 grammes. Un végétarien, lui, émet seulement 3,81 kilos de Co₂ par jour, et un végétalien, 2,89 kilos. C’est la viande bovine qui pollue le plus : 41% des GES de l’élevage, 61% si on compte l’industrie laitière. Loin devant les porcs (9%) et la volaille (8%).
Vous allez comprendre pourquoi.

LES STEAKS TUENT L’AMAZONIE…
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L'intelligence du jambon [...]

« Les animaux d’élevage ont été relativement peu étudiés, me dit-il d’emblée. La principale raison, c’est qu’ils n’étaient pas faits pour. Une vache, un poulet ou un cochon, aux yeux des humains, c’est là pour être bouffé. Donc, pendant longtemps, on ne s’est pas intéressés à leurs facultés cognitives et relationnelles. Je dirais même qu’on a plutôt fait exprès de ne pas s’y intéresser. Parce que dès lors que tu prends conscience qu’une vache a des émotions, qu’elle a peur quand elle te voit arriver ou au contraire qu’elle accepte que tu lui fasses un câlin, qu’elle éprouve de l’empathie ou qu’elle utilise des stratagèmes pour protéger ses petits, eh bien, tu ne peux plus l’amener à l’abattoir. »

Yves Christen, Président de la Société française de biologie, éthologue, spécialiste des léopards. Éthologie : science qui étudie les comportements des espèces animales dans leur milieu naturel.

p.22
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Les usines de mort [...]

Le député Olivier Falorni, lui, n’est pas encore végétarien, mais il mange de moins en moins de viande. « Les visites menées avec la commission d’enquête ont accéléré les choses, me dit-il. Ces images me reviennent souvent. La réalité est plus dure que ce que j’avais imaginé. » À la fin de sa mission, il avait fait plusieurs recommandations au gouvernement, dont la mise en place de la vidéosurveillance dans les abattoirs, pour limiter les cas de maltraitance. C’était également une promesse de campagne d’Emmanuel Macron avant l’élection présidentielle d’avril 2017. Mais finalement, en mai 2018, l’Assemblée nationale rejette la vidéosurveillance et se contente de proposer une expérimentation dans les abattoirs volontaires. Position dérisoire compte tenu de ce que l’on sait désormais. « La majorité a complètement plié face au lobby de la viande, assène Olivier Falorni. Pendant la campagne, Emmanuel Macron avait gagné des voix en s’engageant sur deux sujets : la vidéosurveillance obligatoire et la fin de l’élevage en cages. Il a renié ces deux promesses. Le rapporteur du projet de loi, Jean-Baptiste Moreau, député En Marche !, disait juste après son élection que la vidéosurveillance serait nécessaire pour réconcilier le consommateur avec la viande. Et puis, arrivé dans l’hémicycle, il s’y est opposé. Je ne l’explique pas, je ne le comprends pas. »

p.112
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Les scientifiques mettent ainsi en lumière un processus de dissonance cognitive * : « Reconnaître un esprit aux animaux que nous mangeons les rend semblables à nous d’une manière qui importe moralement, et cette reconnaissance entre en conflit avec l’utilisation que nous en faisons pour l’alimentation. Les gens possèdent des droits moraux du fait qu’ils ont un esprit, et c’est cela qui nous donne le droit d’être traités de manière humaine. Se voir rappeler que les animaux ont un esprit mais sont tués pour l’alimentation peut créer un conflit moral chez les mangeurs de viande. »

*En psychologie sociale, la dissonance cognitive représente le malaise ressenti lors de la contradiction entre une pensée et une action.
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Vidéo de Hugo Clément
Extrait du livre audio « Les lapins ne mangent pas de carottes » de Hugo Clément lu par Thomas Marceul. Parution numérique le 25 octobre 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/les-lapins-ne-mangent-pas-de-carottes-9791035413903/
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