L'Invitée

Il ne se passe rien mais on est subjugué par ce roman. Comme Alex, le personnage principal nous évoluons au sein d'un brouillard, d'une brume étrange. Nous ignorons tout, ou presque de son passé, nous apprenons seulement, au fil du roman, qu'elle a exercé pendant un certain temps comme prostituée.
. Avec Simon, elle pensait avoir trouvé une forme d'équilibre, puisqu'il l'avait conviée à passer le mois d'août avec lui dans sa maison de Long Island, lui permettant de laisser derrière elle New York, une montagne de dettes à l'égard de ses colocataires, les reproches menaçants d'un ¬certain Dom. Un dérapage durant une soirée mondaine vaut pourtant une -brutale disgrâce à Alex. Mais celle-ci est convaincue qu'il lui suffira d'une semaine hors de la vue de Simon pour se racheter. Et que, lorsqu'elle reparaîtra à la fête qu'il doit donner pour le Labor Day, ce dernier l'accueillera de nouveau.
Alors nous la suivons dans son errance où elle dérive, fauchée, sans téléphone, de maison en maison et de piscine en piscine. C'est assez poignant sa volonté de s'intégrer à ce monde qui n'est pas le sien et qui l'a rejetée sans ménagement. C'est une intruse qui force le passage, une « invitée » très particulière de ce fait, toujours à la recherche de l'armoire à pharmacie de la maison, où elle peut voler les antalgiques qui lui permettent de survivre et de supporter les humiliations qui jalonnent sa vie. Mais à chaque étape, elle finit par commettre une erreur et trahir le fait qu'elle n'est pas à sa place.
Très beau portrait d'une jeune femme sans vraiment de qualités, opportuniste, sans attaches, qui n'a pour elle que sa capacité de séduction pour survivre et revenir dans le paradis perdu.