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Critique de Crossroads


Mes frères z'et mes soeurs, je rêve d'un monde où les geeks et les profanes évolueraient de conserve. Chapitre 12, verset 3.9 de chez Cassegrain.
Et je vous le dis, ce monde, véritable havre de paix et d'harmonie, existe.
Et l'on accourra tous, en véritable symbiose, s'abreuver à l'OASIS.
La Terre se meurt. L'OASIS apparaît comme un substitut viable au déclin de l'humanité.
Certains pointeront d'un doigt rageur la virtualité d'un tel concept. Pas faux. Mais à choisir entre un morne quotidien ancré dans la réalité et un univers onirique aux promesses infinies, la question ne se pose que l'espace d'un cliquement de souris.
L'OASIS est devenu ma source, mon salut.

Qu'entends-je ? James Halliday, son mythique fondateur, aurait cassé sa pipe...enfin sa clé USB ?
Qu'accoustiquais-je ? La bagatelle de 250 milliards promise pour la découverte de trois malheureuses clés cachées au sein de sa fantastique création?
Wade, 17 ans et un statut de geek amateur assumé, s'imaginerait bien trôner au sommet de cette corne d'abondance.
Ses millions de coreligionnaires itou. Et que dire des Multinationales vampiriques qui verront là le moyen d'assouvir un peu plus leur soif de pouvoir et de contrôle absolu.
L'avènement de la plus fantastique chasse au trésor qui soit n'allait-elle pas finalement être synonyme de chaos ?

Player One n'est pas un bon bouquin, il est juste exceptionnel !
Il est le multiball, l'extra ball et le spécial tout à la fois.
Cherchez pas les coulantes et les tilts, ils sont inexistants.
Ce programme n'a qu'une vocation, vous filer la grosse patate, ce qu'il réussit admirablement. Et c'est un non-geek qui vous le clame haut et fort. Bien sûr, comme tout le monde, j'avais eu ma période Pong sur mon fidèle Commodore 64 et avais craqué moult billets de 30 sur Space Invaders. Plutôt branché flipper et baby-foot, je désertai rapidement les troquets mal famés pour me consacrer exclusivement à mes études. Nan, j'déconne. Mais il est vrai que je craignais d'être rapidement largué durant cette lecture que j'appréhendais comme purement réservée aux initiés. Mais quel con faisais-je.

Tout y est.
Aventure, combats épiques, bien vs mal, amour, amitié, de l'émotion comme s'il en pleuvait. Paradoxal en ce monde virtuel me direz-vous et pourtant. Ce tout jeune auteur de Cline, geek jusqu'au bout des ongles comme il se définit, réussit le tour de force de vous faire confondre monde réel et virtuel à tel point qu'au décès tragique de certains protagonistes, une fois les deux-trois larmiches de circonstance discrètement serpillées, je me suis sincèrement demandé s'ils l'étaient vraiment.
Cline est un fantastique conteur qui ne se la joue pas en balançant un flot d'infos continuel réservé à une élite.
Non, tout y est simple, évident et parfaitement accessible.
Les références aux décennies passées pullulent. Elles parlent à tout le monde et officient joyeusement comme un délicieux paquet de madeleines...de Proust.
On se prendrait même pour un gamer incollable en refermant l'ultime feuillet, c'est dire vu le niveau sur la ligne de départ.
Non, vraiment, Player One est une réussite absolue, tant sur le style que sur le fond.
C'est avec regret qu'on le quitte en escomptant un Shoot Again qui se fait cruellement désirer...

Merci à Babelio et aux éditions Pocket pour cette partie gratuite de très haute facture !


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