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Critique de gruz


Harlan Coben fait du Coben, ce n'est pas une surprise. Sur tes traces est une énième variation autour d'une disparition d'enfant. Et pourtant, ça marche toujours. L'auteur a trouvé encore une fois une déclinaison qui lui a permis de développer une histoire bien prenante.

Son idée de départ est jusqu'au-boutiste. L'enfant en question est mort et enterré, son décès acté officiellement. Et pourtant, un grain de sable, l'arrière plan d'une photo, fait que le doute s'installe. Cinq ans après. Pour un gamin de 3 ans à l'époque, c'est l'équivalent d'une vie entière.

De ce postulat qui semble impossible, l'écrivain déroule sa partition, avec une jubilation visible. Comment se sortir d'un tel guêpier scénaristique ?

Surtout quand l'assassin est en prison. le père, le narrateur principal du récit. Qui n'a aucun souvenir de la soirée du drame, mais sent dans ses tripes qu'il ne peut pas être le coupable. Mais quand, même un témoin direct l'a accablé…

L'auteur américain, très joueur, complique encore l'affaire puisqu'il imagine ce père devoir s'évader pour enquêter. Casse-tête assuré, assumé, qui donne tout son piquant à l'intrigue.

Oui, certaines ficelles sont grosses, mais l'histoire s'avère une fois de plus surprenante. Avec des directions prises qui sont totalement impossibles à anticiper. C'est bien là l'une des raisons d'être de ce genre de roman, et il coche toutes les cases.

On peut même dire que l'intrigue est globalement moins alambiquée que beaucoup d'autres de l'auteur, plus en prise directe, davantage dans l'action. Avec une accumulation de scènes franchement inattendues, dont une bonne partie en huis clos au sein d'une prison de haute sécurité.

La machinerie Coben se met en place, sur une courte échelle de temps, ramassée pour mieux suivre l'action de près.

Et, malgré ce rythme, l'auteur arrive tout de même faire que le lecteur s'identifie à ce père, ressente sa douleur. Avec des passages où l'écrivain reprends plusieurs de ses marottes, dont les valeurs familiales.

Le roman ne cherche pas à faire réfléchir sur le monde, même si l'auteur aime lancer quelques piques bien senties, mais fait appel à d'autres hémisphères cérébrales. Celles qui déclenchent l'empathie, celles aussi presque animales qui vous rapprochent viscéralement de ce père.

Voilà encore une histoire très cinématographique, qui possède vraiment les ingrédients pour en faire un film (prévoir un peu de budget pour certaines scènes).

Le ton est adapté à ce genre d'histoire, l'humour de l'auteur est toujours là mais avec une intensité différente selon les romans. Pour cette fois, c'est une composante un peu moins présente, mais il faut souligner les dialogues mettant en scène les deux enquêteurs du FBI. Des passages qui sont de vraies joutes verbales, vraiment drôles, et qui servent aussi à faire retomber la tension.

Oui cher Harlan Coben, on aime encore et toujours te suivre Sur tes traces, reconnaissables entre mille, mais qui arrivent tout de même à prendre quelques sentiers surprenants.

La cuvée 2023 n'est pas parmi les meilleures, mais s'avère bel et bien un bon moment de divertissement, très bien mené. La patte Coben est encore marquée.
Lien : https://gruznamur.com/2023/1..
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