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Critique de bibliomanu


Lors d'une veillée funèbre, Hitchcock Sewell, croque-mort à Baltimore, reçoit la visite d'une jeune femme intrigante du nom de Carolyn James. Un peu farouche et déboussolée, elle s'enquiert des dispositions à prendre pour organiser... ses propres funérailles. Après tout, pourquoi pas? La prévoyance ne fait pas de mal. Et quelque temps plus tard, le corps de Carolyn James arrive à l'entreprise de pompes funèbres. Soit. Hormis que cette fille là, prête à manger les pissenlits par la racine, Hitchcock ne l'a strictement jamais vue. Et ce cher croque-mort semble bien décidé à en savoir un peu plus sur cette étrange affaire.

Avec un personnage exerçant une telle profession, on aurait pu s'attendre à une histoire trempée dans le formol, macabre, noire et dents de scie ; avec en toile de fond une société américaine rongée de l'intérieur et tout le toutim. Mais au terrain du morbide, du sombre et du sanglant induits par le genre, Tim Cockey a préféré sévir sur celui de l'humour sans rien ôter à l'intérêt de l'intrigue. Et franchement, ça fait du bien !

Certes au début, on se demande où est-ce qu'on a posé les yeux. Avec le prénom du personnage, la femme ressemblant à Grace Kelly, le chien Alcatraz et un professeur de tennis tombeur de ces dames prompt à faire chanter les maris, on se croirait propulsé dans une affaire à l'ancienne, au milieu des années 50. Adultère, chantage, corruption...l'affaire a des goûts de déjà vu. Heureusement, tout n'est pas aussi simple qu'il y paraît. L'intrigue ne révolutionne certainement pas le genre mais on se plaît à tenter de la dénouer. Et puis...

Et puis Hitchcock Sewell vaut bien le détour à lui tout seul, vraiment. Il faut le voir interrompre les discussions les plus sérieuses qui soient quand son interlocuteur utilise les termes " par contre" au lieu du "en revanche" de circonstance, ou bien encore braver les autorités avec une gouaille déconcertante. le bougre s'en sort à l'aide de pirouettes verbales sans jamais être lourd, et ses sarcasmes ne l'empêchent pas d'être profondément humain. Bref, on tient là un personnage à la psychologie rondement dépeinte et finement ciselée, évoluant parmi une foule de personnages tout aussi truculents que drôles. Re-bref, on se régale.
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