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Critique de Godefroid


La geste de Hitchcock Sewel, le croque-mort le plus spirituel de Baltimore, est dans son tome troisième. du haut de son mètre quatre-vingt-dix, Hitch a la partie fort belle. Les ouvertures féminines lui sont nombreuses (prenez ça comme vous voudrez) et il affiche sa cynique décontraction en (presque) toute circonstance. Mais c'est un bon bougre, vous allez voir.

Lucy, sa copine d'enfance, fait partie de ces looseuses de légende, de ces nanas qui tirent mauvais numéro sur mauvais numéro et qui suintent la mouise de tous leurs pores. Bref, Lucy la mignonne effacée vient de faire un carton sur son homme (Calmar Martin), un patron de tripot au chic mafieux, avec le flingue d'icelui. C'était de la légitime défense, bien sûr, car son amoureux était en train de lui coller une branlée sauvage. Mais le fumier estourbi palpite encore ; à l'hôpital il est transporté et les médecins sont sur le point de le tirer d'affaire, quand une main fort malveillante lui administre le poinçon définitif. Lucy est coffrée au terme d'une fugue fugace. Hitch ne peut croire une seconde que Lucy soit capable de tuer ainsi à l'arme blanche et de sang froid, mais tout ça n'émeut pas beaucoup le taciturne lieutenant John Kruk. Surtout qu'on trouve peu après le corps du jeune demi-frère de Calmar en train de pourrir dans les bois. Bon, et si je vous dis que quelques semaines avant ces événements, c'est le cadavre d'une jeune et brillante étudiante qui a été abandonné sur le parking de la très classe boîte de Calmar, j'espère que je ne charge trop la barque pour un résumé qui se veut accrocheur.

Tout ça pour vous dire qu'évidemment, Hitch et son affolante ex-femme (Julia) vont mener une enquête compliquée (mais facile à suivre) et rencontrer au passage quelques personnages aussi curieux qu'attachants : un détective déprimé et soupe au lait nommé Pete Munger (en pleine faillite conjugale) et un petit bout de nana frondeuse aux seins magnétiques nommée Mary Childs. Il y en a d'autres, mais ceux là sont vraiment les meilleurs.

Aucun doute là dessus, le Cockey se bonifie de roman en roman. Les qualités des deux précédents sont là, sans leurs petites faiblesses. Des dialogues toujours pétillants d'intelligence et de sous-entendus, des bagarres, des scènes très drôles et d'autres très graves, et surtout des personnages qui acquièrent une profondeur encore inédite chez cet auteur : Pete Munger, en particulier, est un type que j'aurai grand plaisir à retrouver. L'intrigue est très astucieuse et l'écheveau se dénoue à la fin (bien sûr) selon une logique limpide et solide. Un petit pavé de 400 pages qui descend comme les meilleurs pure single malt calédoniens que s'envoie parfois Hitchcock : trop vite... un bonheur ébouriffant et chaleureux qui me fait poireauter, tout trépidant, à l'affût du prochain épisode (pas encore traduit chez nous). Les enchères montant, j'en attends LA grande claque que seul les chefs d'oeuvre savent administrer. A bon entendeur...

La traduction est excellente, et les néologismes continuent à fuser de façon très heureuse le plus souvent. Notons tout de même qu'Alvik a laissé passer ce coup-ci une demi douzaine de coquilles ; mais on lui pardonnera.
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