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Critique de Fortuna


Une mystérieuse "folle à l'oiseau" habitant une maison au numéro 11 , rue superflue (traduction de l'anglais Needless) dans le village des grands-parents de Rachel, intrigue son amie Alison à l'imagination fertile...L'annonce de la mort suspecte à la télé d'un inspecteur de l'ONU en Irak se mêlant chez les fillettes à la découverte d'un étrange cadavre...Et la carte d'un jeu représentant une horrible araignée.

Quelques années plus tard, une bibliothécaire, la mère d'Alison, est réduite à se réchauffer dans le bus de la ligne 11, car la bibliothèque de quartier n'est plus une priorité en période de crise...Ayant toujours rêvé de percer dans la chanson, elle accepte de se soumettre à une émission de téléréalité dont elle ressort traumatisée après avoir été forcée à manger des insectes vivants en direct...

La remise d'un prix prestigieux, le Winshaw, dans la bibliothèque luxueuse de Birmingham, est l'occasion d'une curieuse nouveauté : des menus vivants, à savoir des têtes humaines au centre des tables, guidant les convives dans le choix des mets. Mais il se trouve que celui de la table numéro 11 est suspecté d'avoir assassiné deux humoristes qui s'étaient moqué de la fille d'un célèbre et richissime journaliste conservateur...Joséphine Winshaw-Eaves, elle même, dont la médiocrité n'a pour égal que la hargne et qui enverra notre pauvre Alison en prison. Alison, pauvre, noire et unijambiste, accusée d'avoir escroqué de quelques livres les services sociaux.

Et Rachel ? Brillante étudiante, son diplôme d'Oxford sous le bras, elle est embauchée pour l'aide aux devoirs des enfants d'une famille de millionnaires...les Gunn. Installée dans une maison d'un quartier huppé mais désert de Londres - la plupart des maisons étant des placements financiers - elle découvre le monde de la démesure. Et un étrange chantier : la vaste demeure où le personnel de maison est soigneusement mis à part, où les promeneuses de chiens gagnent plus que les cadres des banques, doit être agrandie en creusant des étages souterrains : 11 exactement. Mais des disparitions sont signalées, les ouvriers du chantier inquiets, une horrible créature remonte des profondeurs...Vengeance venue du monde des ténèbres ?

Dans ce roman foisonnant, Jonathan Coe nous dépeint avec un humour féroce l'aberrante réalité de notre monde contemporain, l'effroyable inversement des valeurs, la banalisation d'une violence née de l'abandon de toute morale et de toute culture, où la valeur marchande est devenue l'unique critère d'évaluation de toute activité humaine. Un régal ! Que je ne peux que vous conseiller en cette pluvieuse journée du 11 janvier !
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