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Critique de Lutopie


Mhhh mhhhhh ...
Mhhhhh ? Mhhhhhh ....

Oui, c'est tout l'effet que ça me fait de suivre l'histoire de celle qui refuse de raconter son histoire, qui tient sa langue, comme on dit , ainsi que l'histoire de celui qui n'a plus de langue, Vendredi.

Il n'en reste qu'un bruit de cette lecture, un mugissement que je ne peux écrire ici qu'en onomatopée : Mhhhhhh ...

Bon d'accord, il y a d'autres lettres dans ce roman autres que celles qui constituent Mhhhh ... M et H. Vendredi lui-même écrit plusieurs pages de o : ooooooooooooooooo et Foe, l'auteur de Robinson Crusoe qui a perdu deux lettres, projette d'apprendre à écrire à Vendredi une longue nouvelle de aaaaaaaaaaa ... À quand la sortie du chef d'oeuvre que je ne l'achète pas ? Il est néanmoins intéressant de constater qu'il manque des lettres à Defoe qui devient Foe et qu'il manque aussi une autre à Crusoe qui devient Cruso. On se demande qui a bien pu voler tous ces e ... mais on ne cherchera pas plus longtemps en se rappelant que cette histoire plus qu'étrange a été écrite par Coetzee (Oui, je le soupçonne d'avoir volé les e )

Passez votre chemin si vous comptez lire une robinsonnade ou une réécriture de Robinson Crusoe à la Michel Tournier par exemple car seul le premier chapitre se déroule sur l'île de Cruso, et il ne s'y passe rien en plus ou pas grand chose comme l'admettent les personnages et Coetzee. Certes, Coetzee a introduit une femme sur l'île mais il aurait pu tout aussi bien introduire une pirate ou un cannibale, ça aurait été plus amusant, ce personnage féminin étant insignifiant ... Non c'est pire que ça, elle est pénible ... Et c'est la narratrice, argh ! Quelle ne fut pas ma joie de découvrir que Cruso meurt très vite et que tout tourne finalement autour d'elle ... (ironie)

Malgré tout, il y a Vendredi mais il ne parle pas Vendredi alors on n'entend parler que la narratrice, Susan Barton, qui a la fâcheuse tendance de faire dire à Vendredi ce qu'il ne dit pas ... Mais l'énigme que constitue Vendredi par son silence reste néanmoins assez prenante pour qu'on poursuive la lecture et remercions Vendredi qui nous aura permis de découvrir à la fin du livre un dernier chapitre de toute beauté, vraiment, mais terrifiant, aussi ... Et on comprend mieux, à la fin, pourquoi Susan Barton est aussi ... détestable ... et pourquoi Vendredi ne parle pas ...
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