AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Lucilou


Parler de " Belle du Seigneur", c'est à la fois simple et compliqué.
Compliqué parce qu'il y tant et tant de lecteurs qui en ont parlé qu'il paraît impossible de ne pas répéter ce qui est déjà écrit. Simple, parce que quand on le referme, c'est complètement hagard, assommé, meurtri même par la beauté et le souffle de ce roman-monstre, fleuve...
Par où commencer? Par la beauté de la langue? Par cette prose poétique, insolemment libre, lyrique, riche, lumineuse qui court tout le long des mille pages et plus sans coups férir? C'est beau, Belle du Seigneur; elle est belle la plume de Cohen! Ce début, quand Solal se rend chez Ariane, ou la première danse des amants magnifiques...
Il y a l'histoire d'amour... débuté comme un conte de fée et les petites lâchetés du quotidien, la bataille qu'on ne gagne jamais contre la mort du sublime, la volonté aussi grande que pathétique de faire renaître la passion. Il y a les Deume et leur petitesse, leur carcan bourgeois. Et mon dieu, que de rires parfois grâce à eux!
Il y les oncles, mes favoris. Tant de tendresse, de drôlerie. Cette tribu là, elle m'émeut autant qu'elle me fait rire.
Oh et cette peinture au vitriol de la SDN: les fonctionnaires qui pensent plus à la taille de leurs bureaux qu'à leurs dossiers, qui critiquent leurs collègues à la pause avant d'aller les retrouver et de leur faire des ronds de jambes. Peinture cruelle, cynique.
Et puis, l'antisémitisme, serpent rampant, qui monte, injuste, cruel, écoeurant, inexorablement jusqu'à la chute du grand Solal qui ne s'en relève pas.
Avec "Belle du Seigneur", Albert Cohen a signé un grand cri d'amour, un grand roman politique.
Et surtout une merveille de lyrisme et de beauté.


Commenter  J’apprécie          180



Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}