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Critique de le_Bison


Il y a des silences qui font partie de ma vie. Ceux de Leonard en sont de ceux-là. Passionnément. Entre deux notes de musique, un peu blues, blue note, un peu rock & folk, beaucoup d'âme, je l'écoute religieusement. Entre deux disques et un recueil de poèmes, il est d'ailleurs souvent question de religion, de son expérience de moine zen Rinzaï, méditant à l'ombre d'un pin de Californie. Il parle de son maître zen, de son Di-u, de ses femmes. Ses textes contiennent les épices de sa vie et de chez Schwartz's, l'amour comme la tristesse et des tas d'autres trucs que j'ai pas franchement compris en tant que misérable bison.

Et puis les pages défilant jusqu'au deux tiers de ce livre, Leo amène une note au lecteur chinois. Bon, je suis pas chinois, heureusement parce que côté bière, côté rhum, c'est un tantinet pauvre, et puis y'a surtout trop de monde là-bas - je pourrais même pas bouffer mes nouilles sautées dans le silence qui se doit -, mais j'ai lu attentivement cette sorte de recommandation qu'il aurait dû placer plus tôt dans son bouquin, le gars avec son chapeau…

Note au lecteur chinois

Le livre que voici est difficile, même en anglais, si on le prend trop au sérieux. Puis-je suggérer que tu sautes les parties que tu n'aimes pas ? Plonge-toi dedans çà et là. Peut-être y aura-t-il un passage, ou même une page, qui éveillera ta curiosité. Après un moment, si tu t'ennuies suffisamment ou n'as rien d'autre à faire, peut-être voudras-tu le lire de la première à la dernière page. Quoi qu'il en soit, je te remercie de ton intérêt pour cet étrange recueil de riffs de jazz, de blagues pop-art, de kitsch religieux et de prière feutrée, intérêt qui indique à mon sens, une générosité inconsidérée, quoique très touchante de ta part.

Et c'est exactement de cette façon que j'ai abordé ce recueil, lisant un ou deux trucs par jour, passant à un ou deux autres trucs différents, puis le laissant sur ma table de chevet pendant des semaines, le reprenant autour d'une bière, autour d'un silence sur un banc. C'est comme pour les bières, à déguster tranquillement, quand on en ressent le besoin. Et même si il y a beaucoup de trucs, appelons-les textes, dont j'ai pas trop saisi le sens, j'aime encore l'idée d'y venir piocher encore des petits bouts de relectures dedans. C'est comme les bonbons au sirop d'érable, une fois goûtés, on ne peut s'empêcher d'y replonger la main, les yeux, la langue… C'est ça le désir, le livre du désir, selon Leonard Cohen et moi-même. Même qu'en même temps que je prends un verre de rhum, que je suce mon bonbon au sirop d'érable, j'écoute un disque du grand Leo, du vieux Leo, même du jeune Leo, j'ai toutes les époques, du premier au dernier, ou presque.
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