- Je déteste ce pays de merde. Et tout ce qui s'y rattache. (Tout en parlant, il me soufflait au visage une respiration furieuse et précipitée.) Mais surtout, je te déteste, toi. Tu me dégoûtes. (Son nez effleura ma joue, et je retins mon souffle.) Je déteste tes yeux. Je déteste ton visage. Je déteste ton corps.
Mon corps, justement, était tellement brûlant que j'avais l'impression qu'il était en feu. J'agrippai ses biceps et plantai mes ongles dans sa peau couverte de sang.
- Je hais ton foutu sourire, poursuivit-il en resserrant sa main autour de mon cou. Mais putain, ce que je hais plus que tout... (Il s'interrompit pour respirer.) Ce que je hais plus que tout, c'est d'avoir à ce point envie de toi.
On se retrouvera et nos âmes se reconnaîtront. (Je voyais la scène dans ma tête.) Rien que toi et moi. Il n’y aura ni haine ni préjugés dans nos vies. Personne ne désapprouvera notre union. Notre culture et la couleur de notre peau n’auront aucune importance. (J’avais l’impression que mon cœur partait en lambeaux, mais je parvins à sourire.) Tu m’aimeras. Je t’aimerai. Et rien d’autre ne comptera. Mais dans cette vie, il n’y a pas de place pour ce rêve, mi amor. Depuis le début, c’est une lutte perpétuelle…