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Critique de 5Arabella


Publié pour la première fois en 1798 dans l'édition de Lyrical Ballads, qui rassemblait des poèmes de Wordsworth et de Coleridge, il est considéré comme l'oeuvre la plus importante de son auteur. Pourtant son succès n'allait pas de soi : Wordsworth considérait même que placé en tête du volume, le texte aurait « découragé les lecteurs d'aller plus avant, en raison de son étrangeté » et de ses « graves défauts ». Il l'évincera donc des éditions suivantes.

Il s'agit d'un long poème au contenu narratif, avec une thématique surnaturelle, tirant vers le fantastique. Un invité à une noce est agrippé par un vieux marin, qui tient à tout prix à lui conter son histoire. L'invité se montre au début réticent, veut rejoindre les mariés, mais il est progressivement happé par le récit du marin. Ce dernier a fait un étrange voyage, et s'est chargé d'un lourd péché : celui de tuer un albatros, qui portait chance à l'équipage de son bateau. Ses compagnons, au début en colère après-lui ont applaudi son geste, lorsqu'à la suite les vents se sont montrés favorables. Mais cette chance n'a pas durée, et le bateau se trouve immobilisé, et l'équipage n'a plus d'eau. Surgit alors un bateau maléfique, avec à son bord la Mort et la Vie-dans-la-Mort, qui jouent au dès le destin de l'équipage. La Mort gagne l'ensemble de l'équipage, qu'elle fait périr immédiatement, et la Vie-dans-la-Mort gagne le marin coupable, dont le sort sera pire. Mais grâce à une bénédiction qu'il prononce, il sera libéré. Mais devra raconter inlassablement son récit.

C'est un beau texte, très romantique dans sa noirceur, les malédictions, les voyages étranges, le destin. Aussi ses liens avec la nature : la mort de l'albatros brise une sorte d'harmonie originelle, les rapports de l'homme au monde, et aboutit au désastre. Mais une rédemption est possible par la grâce divine, même si elle n'est pas complète : l'homme doit raconter sans fin son aventure, comme une sorte de mise en garde.
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