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Critique de PauseEarlGrey


Franchement, il est difficile de dire qu'Arcadia est un roman. Encore moins la première partie. Certes, on retrouve une histoire, un fil conducteur, surtout dans la deuxième partie avec l'enlèvement de la reine Gloriana puisque la fine équipe d'artistes avec qui nous avons fait connaissance dans la première partie sont destinés à la retrouver.

Destinés. Oui. Parce-que ce mot est au final d'une précision incroyable en ce qui concerne ce livre. Les personnages, les héros, n'ont jamais vraiment le pouvoir de décision sur leur vie et ce qui leur arrive. Ils sont soumis à une puissance bien supérieure, au-delà du narrateur même, et je soupçonne l'auteur lui-même d'avoir, d'un coup de baguette stylo magique scellé le destin de tous ces êtres dans un univers beau, magique, irréel, onirique (monté à l'acide parfois) mais tellement renversant.

Je le reconnais, au début, cet univers est totalement déstabilisant et je comprends les lecteurs qui ont arrêté leur lecture durant cette première partie. Malgré ça, je n'ai eu à aucun moment envie de refermer le livre. J'ai beaucoup étudié cet art du pré-raphaélisme dans le cadre de mon mémoire sur Oscar Wilde et je dois dire que Fabrice Colin a su capté l'esprit, l'essence même de ce mouvement artistique typiquement british selon moi, qui n'a pas duré très longtemps et qui pourtant a marqué l'histoire de l'art. Car au final, cette essence était à mon sens difficile à mettre en mot sur papier, ce que l'on ressent face à une toile de Ruskin ou Rossetti ou même encore de Millais est indéfinissable. C'est quelque chose qui se passe à l'intérieur de soi-même, entre un moi profond et la toile. Un dialogue fait d'un langage qui ne se traduit pas. Et pourtant… c'est possible. Et même si cela donne un récit un peu décousu, c'est exactement ce qu'il peut se passer dans la tête d'une personne fascinée par la Beata Beatrix de Rossetti (1872).

Si je devais résumer en quelques mots Arcadia, ce serait « un rêve éveillé ». Des choses apparaissent, apparemment sans queue ni tête, disparaissent pour reparaître plus tard, ou pas. Il y a de la magie. Plusieurs univers. Des artistes-peintres-héros qui rêvent. Et surtout plusieurs histoires en une. Je m'explique, car c'est peut-être le plus difficile à suivre dans le roman. Les héros et artistes représentent plusieurs personnages, ils sont les « réincarnations » (le terme n'est pas tout à fait correct mais au moins vous voyez tout de suite où je veux en venir) de personnages provenant du mythe Arthurien, mais également une incarnation des planètes et de ce qu'elles représentent.

En effet, le symbolisme est extrêmement présent dans Arcadia et je dois dire que c'est ce qui rend l'univers encore plus riche et agréable à lire car on recherche les significations tout en avançant dans la lecture. Après une première lecture, je ne suis pas sûre d'avoir saisi toutes les subtilités. Une chose est sûre : c'est un livre à relire. Ce genre de livre où l'on découvre de nouvelles choses à chaque fois qu'on le lit. Ce sont les meilleurs....https://pauseearlgreyblog.wordpress.com/2016/11/14/arcadia-lintegrale-fabrice-colin-poesie-et-onirisme/
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