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Critique de LoupAlunettes


Le début du roman illustré "Il suffit d'y croire" est amusant, démarrant son sujet mystérieux en partant des lectures de la jeune Iseult, plongée toute entière dans ses livres.
Elle nous fera découvrir un de ses livres préférés, les aventures de Tristan et puis
nous basculerons page suivante, faisons la connaissance de Tristan dans son univers post-apocalyptique et se demandant ce que fait son aimée, Luan,
basculant encore page suivante dans ses pensées,
nous serons en pleine mer avec Luan qui peint et tente d'oublier la dureté d'un confinement sanitaire, on le lit et s'évadera en barque.
Pense t-elle à Tristan?
Non, pas cette fois, elle s'imaginera ailleurs, loin de ce confinement, accostant une île déserte sans virus,
sur cette île, il y a Marc qui prépare des décorations pour la célébration de Noël.
Surréaliste.
Pour qui?
Les souvenirs de Marc le ramèneront lui au passé, à Paris, à l'histoire de son frère qui lit en pleine rue et tombe amoureux nez à nez avec Angèle qui lit elle aussi sans regarder où elle va.
Et ainsi de suite jusqu'à ce que chaque personnage forme une chaîne d'histoire...

"Il suffit d'y croire" est une aventure littéraire originale pour la jeunesse, son fil rouge s'articulera autour du plaisir de la littérature, de l'art, de l'imagination et du jeu de "mise en abime" bien connu des oeuvres jeunesse - vous savez, le jeu des histoires emboitées comme des poupées russes.

Arrêtons-nous sur ce terme important pour profiter pleinement du mécanisme de l'histoire de l'auteur Fabrice Colin:

ALLO, ALLO, WIKI?
"La mise en abyme — plus rarement orthographiée mise en abîme, mise en abime ou, de façon archaïque, mise en abysme — est un procédé consistant à représenter une oeuvre dans une oeuvre similaire, par exemple dans les phénomènes de « film dans un film », ou encore en incrustant dans une image cette image elle-même (en réduction)..."

Vous êtes familier de la mise en abime, c'est presque certain. le plus souvent, les récits jeunesse aiment à raconter les aventures d'un personnage qui découvre par exemple les faits d'un journal secret d'un autre personnage en même temps que nous, tandis que nous profiterons de ceux du personnage lui-même et que nous établirons des liens entre sa fiction et celle du journal qu'il tient. Les deux aventures devront s'aider l'une l'autre et permettre une fin ou une double fin satisfaisante. du moins, nous l'espérons.

Revenons à l'album.
Quid du virus dans le monde d'Angèle et Victor? Non, on en parle pas partout.
Disparu, anecdotique dans ce fil d'histoires qui file avec le temps, les liens entre personnage. Une autre réalité ou d'autres choses à penser.
Nous aurons l'impression que le calme règne partout mais que certains personnages auront fait l'expérience d'une tragédie en fond tandis que d'autres baigneront dans l'insouciance la plus totale. Un même univers et des réalités différentes. Et toujours le livre, la lecture ou l'Art qui reviendront de temps à autres en échos vivaces et amarres solides.

Nous côtoierons dans les mains de ses personnages du livre acheté, emprunté, trouvé sur un banc, pour s'évader, pour se rappeler, pour se nourrir d'idées, pour se sentir vivant et vivre mille vies dans une seule vie ( déja la mise en abime, vous voyez).
Comment laisser le charme d'une fiction agir?
Pour cela, il suffirait de se laisser aller, diraient peut-être les auteurs Fabrice Colin et Gérald Gerlais, et " d'y croire" l'instant d'une lecture?
L'action du destin semble redéfini ici, avec des rencontres dans le lot d'une vie, des gens qui nous attendent quelque part mais aussi nos livres.

C'est une aventure du monde subtile sur l'écoute, survolée à vol d'oiseaux, dans l'espace et le temps, où chaque personnage assumera une vie bien différente de celles des autres personnages, avec ses gains et ses sacrifices.

C'est une façon très originale d'offrir plusieurs histoires, plusieurs personnages, plusieurs univers et nous nous rendrons compte que si dans un livre, l'usage d'une mise en abime sera assez limité pour ne pas perdre le lecteur, la logique de cet album-ci se calquera finalement sur celle de notre planète tout simplement.
On aime l'idée, toutes les idées.
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