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Critique de NicolaK


C'est avec Des noeuds d'acier que je découvre Sandrine Collette, dont j'avais beaucoup entendu parler. Ce livre se lit très rapidement, déjà en temps normal, mais ayant été victime d'une panne d'électricité la nuit dernière, ça a été encore plus rapide que prévu.
En même temps, vu l'oppression qui nous étreint tout au long du livre, en tourner les pages à la pâle lueur d'une bougie ne fait qu'ajouter une bonne dose de malaise à celui déjà procuré par cette lecture. Ajouté à tout ça, je me suis aperçue que sans électricité, il était impossible de sortir de l'immeuble. Eh oui, coïncidence étrange et éprouvante, moi aussi j'étais "enfermée". Mais bon, racontage de vie off.

Ce qui m'a frappée en ouvrant ce livre, c'est la qualité de l'incipit ou du prologue / premier chapitre. Celui-ci est si fluide, si bien écrit, que je l'ai relu au moins à 10 reprises pour admirer la prose de l'auteure. Et pour ça, chapeau bas.

Ensuite nous entrons dans le vif du sujet, et j'ai été très vite embarquée par l'histoire, qu'il est inutile que je raconte vu le nombre de lecteurs passés avant moi.

Ce roman est oppressant (je sais je l'ai dit plus haut) de bien des manières. Théo souffre d'un double "enfermement", tous les deux bien réels. Il commence dans sa tête puisque profondément traumatisé par son passé notamment du fait de ses relations avec son frère, lesquelles ont au final entraîné tout le reste de sa vie. Qu'il s'en soit vengé ne le libère pas tant que ça, puisqu'il revient sur infiniment de détails de leur passé et de blessures non cicatrisées, sans parler de l'événement le plus marquant qui a mis le feu aux poudres et plongé Théo, notre héros et narrateur en enfer.

L'autre enfermement est lui bien réel par contre. Au fil des pages, on voit ses pensées et son comportement changer, à son propre étonnement. C'est là qu'on se demande jusqu'où on est prêt à aller pour survivre ou même un tant soit peu améliorer nos conditions de détention. Et puis en même temps que l'être s'abaisse pour essayer d'accepter la "situation" et la rendre tolérable, des pointes d'affection se développent.

L'auteure a fort bien cerné son sujet sous tous ses aspects et je vais me répéter mais je souligne à nouveau la beauté du style et la qualité de la plume. Les rouages du cerveau humain avec son lot de tourments, de joies (si, il y en a quelques unes, qui émergent parfois fugacement dans la noirceur ambiante), d'espoir et de désespérance sont parfaitement décortiqués.

Un roman à lire, incontestablement.
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