AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253176015
264 pages
Le Livre de Poche (29/01/2014)
4/5   1898 notes
Résumé :
Théo Béranger sort de prison. Dix-neuf mois de rapports humains violents et âpres, qu’il a passés concentré sur un seul objectif : sa libération.

Son errance le mène au fin fond de la France, dans une région semi-montagneuse couverte d’une forêt noire et dense.

Là, kidnappé par deux frères déments, il va replonger en enfer. Un huis clos implacable, où la tension devient insoutenable.
Que lire après Des noeuds d'acierVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (484) Voir plus Ajouter une critique
4

sur 1898 notes
J'ai passé un moment très angoissé en plongeant dans ce roman. L'histoire est très noire, très troublante, et pourtant très addictive. En effet, ce roman se dévore car, on connait en gros l'issue de l'histoire, mais comment en arrive t-on là?
Dès les premières pages, notre curiosité est piquée, l'auteure nous donne immédiatement envie d'en savoir plus.
Le récit est douloureux et la douleur ne fait qu'augmenter au fil des pages. Un environnement de folie pure, elle est physique, psychologique, elle est partout, elle alterne avec l'espoir, le désespoir, la solitude...

Un roman qui est donc très oppressant, mais c'est aussi un huit-clos rondement mené, un roman qu'on ne peut plus lâcher avant la dernière page;
Commenter  J’apprécie          1400
A force de voir passer des avis enthousiastes concernant "Et toujours les forêts" de Sandrine Collette, je me suis naturellement intéressé à sa bibliographie pour me rendre compte que son tout premier roman avait reçu le Grand Prix de la Littérature Policière 2013.
Dans ces conditions autant commencer par le commencement, un écrivain se bonifie avec le temps et la pratique non ? Et si le coup d'essai est un coup de maître, que demander de plus ?
Le résumé en dit juste ce qu'il faut, il s'agit d'un thriller, une séquestration et on ne va pas rigoler...
Il ne m'a pas fallu longtemps pour être conquis par le style narratif de l'auteure qui est simplement envoûtant, c'est fluide et efficace, on ne se perd pas en détails superflus, chaque paragraphe, chaque phrase nous aspire dans une "fuite en avant" d'une effroyable logique.
Ce que j'ai avant tout apprécié c'est que l'auteure n'en fait pas des tonnes, c'est sordide, certes, mais sans outrance aucune, ce n'est pas nécessaire pour nous tenir en haleine, c'est brillant.
Une histoire en mode "immersion" en compagnie de Théo, un gars pas spécialement sympa ni charismatique mais dont les états d'âmes au gré de sa captivité vont se révéler passionnants jusqu'au bout avec une dernière partie littéralement étouffante.
Un thriller que l'on peut qualifier de "psychologique" sans hésiter, un suspense habile que l'absence d'outrance nous rend très crédible, j'ai dévoré ce livre et je reprends rendez-vous sans hésiter avec Sandrine Collette.
Commenter  J’apprécie          11937
Lorsque Théo sort de son univers carcéral, il n'aspire qu'à une chose : se venger de son frère. Après s'être rendu dans l'hôpital où il se trouve et lui avoir fait une belle frayeur, il doit aller se carapater quelque part, se faire tout petit, se faire oublier. Il doit se retrouver dans la nature, loin de tout. Avant d'aller voir sa compagne, il fait une halte dans un coin reculé. Son instinct le pousse vers un petit hôtel où les patrons, âgés, sont plutôt affables. Madame Mignon semble être aux petits soins pour lui. Théo passe son temps à faire des randonnées. Un beau jour, l'hôtelière lui indique un sentier à suivre pour avoir un point de vue magnifique. Elle lui précise qu'il lui faudra aller dans une propriété privée mais qu'il n'y a aucun danger puisqu'elle appartient à sa famille. Théo s'y rend, insouciant. Effectivement, le panorama est à couper le souffle. Mais voilà qu'un homme, une espèce de vieux sauvage sale et débraillé, sort d'une maison (enfin, plus un taudis qu'une maison) avec une arme à la main. Que fait donc ce visiteur sur ses plates-bandes ?

Théo va lui expliquer qu'il vient de la part de Mme Mignon, ce qui va se finir autour d'un café. Mais au moment de partir, une douleur se fait ressentir au niveau de la tête. Lorsqu'il se réveille, il est dans le noir, dans une cave visiblement. Pourquoi ?


Je n'ai pas pu lever le nez de ce bouquin, tant il est prenant ! Noir, certes, mais addictif ! Si le thème n'est guère nouveau, la façon dont Sandrine Collette le traite est intéressante. Les personnages ont une dimension psychologique et la nature joue un rôle important dans cet espèce de huis-clos. D'havre de paix, elle devient rude, noire, tout comme les personnages, oscillant de la sympathie à l'abject. le lecteur n'est pas épargné. Il devient Théo. Il souffre avec lui, il tente le tout pour le tout avec lui... Bref, je ne connaissais pas du tout cet auteur mais pour un premier roman, c'est un coup de maître, assurément !

Lien : http://www.lydiabonnaventure..
Commenter  J’apprécie          955
Théo, la quarantaine, est admis aux urgences. Dans un état pitoyable. A la limite du supportable, même pour le médecin qui s'occupe de lui. Qu'a-t-il pu arriver de si tragique et si dramatique à cet homme, au passé certes douteux, pour que ses bourreaux lui en veuillent à ce point ?
Théo sort tout juste de prison. Quelques mois derrière les barreaux pour avoir agressé son beau-frère. Pas grand-chose à ses yeux, il l'avait mérité. Théo s'est fait sa place dans cette prison, a purgé sa peine bon an mal an, s'habituant aux dures lois du monde carcéral. Et il respire enfin le jour de sa sortie. Pas d'attache, une petite valise à la main, quelques sous et le monde s'offre à lui. Il n'a qu'une envie aller voir son beauf même s'il est interdit de visite. Il se rend à l'hôpital en douce et se rend compte de l'état végétatif de ce dernier et Théo jubilerait presque à le voir ainsi. Maintenant, il est temps pour lui d'aller profiter de l'air de la montagne. Il pense à Lil qu'il aurait dû appeler mais préfère remettre cela à plus tard. Il récupère sa voiture et prend la route. Il s'arrête dans un gîte tenu par Madame Mignon qui s'avérera être une vraie mère-poule. Pour profiter au mieux de la montagne qui s'étend à perte de vue, Théo décide de faire de la randonnée. Sur les conseils avisés de Madame Mignon, il fait plusieurs parcours, s'arrêtant le midi pour déguster les sandwiches préparés par cette dernière. Un jour, il tombe par hasard sur une maison qui semble abandonnée mais il se rend vite compte que le jardin est entretenu. Il s'en approche et se fait braquer par un vieillard. le mettant en confiance, celui-ci baisse son arme et l'invite même à prendre un café. Un peu mal à l'aise, Théo tente de partir mais un méchant coup sur la tête lui fait perdre connaissance. Il se réveille ankylosé, dans une cave sombre, ne voyant plus rien et entend soudainement un homme lui annoncer qu'il est devenu aussi leur esclave. Théo ne comprend pas tout de suite mais les explications de son camarade de cellule lui ouvriront bien vite les yeux sur ce que ces deux vieillards vont faire de lui: un esclave, rien de plus. Privé d'eau et de nourriture, il se rendra vite compte que la prison, à côté, c'était le paradis...

Quelle claque ! Sandrine Collette, avec ce premier roman, nous en met plein les yeux. Elle nous offre un huis-clos oppressant et stressant, paradoxalement dans une cave située en pleine montagne où l'espace est infiniment grand. Elle nous offre un véritable voyage aux enfers et accrochez bien vos ceintures car la pression se fait de plus en plus forte, les coups plus violents, l'emprise de ces geôliers, aussi bien physique que psychologique, de plus en plus palpable, des scènes d'horreur bien présentes, le tout dans un style assez simple mais redoutable et palpitant. L'auteure nous plonge dans le macabre, l'inimaginable et le sordide. Terriblement efficace et accrocheur, ce polar nous happe dès les premières lignes.

Des noeuds d'acier... vous ne pourrez pas vous en défaire...
Commenter  J’apprécie          850
Après dix-neuf mois passés dans le huis clos violent de la prison, Théo Béranger n'a qu'une envie : s'enterrer au calme, loin de l'enfer des autres, avant, peut-être, d'aller rejoindre sa femme, un jour. Réfugié dans un coin perdu de moyenne montagne couverte d'une forêt sombre, il tombe entre les griffes d'une femme et de ses deux frères déments, qui le séquestrent et le réduisent en esclavage dans des conditions inhumaines. Parviendra-t-il à leur échapper, ou rejoindra-t-il ses prédécesseurs, quelques pieds sous terre ?


Premier roman de Sandrine Collette, et déjà, se dessinent les obsessions, qui, encore et toujours, ne cessent de parcourir son oeuvre, à la croisée de l'humanité et de la bestialité. Si le début fourvoie notre peur en la focalisant contre Théo, homme violent, repris de justice et introduit dans le récit par les mots peu flatteurs d'un médecin psychiatre abasourdi, l'on réalise bientôt que, derrière le salaud décrit par les experts, se cache un homme placé sans recours sur les raccourcis tracés vers le malheur par la maltraitance et la brutalité subies dès l'enfance. Aussi terribles que ses actes puissent paraître, c'est le contraste avec encore plus noir que lui qui va finalement nous le rendre à nouveau humain - lui que ses bourreaux ont réduit à la condition d'animal domestique -, tout en posant de plus belle la troublante question de ce qui transforme un jour un homme en bête sauvage, sans plus de raison, de coeur, ni de sens moral.


Car, monstres déséquilibrés et dangereux, les frères et la soeur Mignon nous emmènent en même temps que Théo au plus inimaginable de l'abjection et de la sauvagerie, dans ce qui ne peut plus paraître que le tréfonds d'une folie pure où s'est dissoute toute trace d'humanité. Chacun pourra librement imaginer la somme d'horreur vécue qu'il aura fallu emmagasiner chez ces êtres pour les réduire à une telle démence, à moins qu'elle ne soit simplement le fruit d'une consanguinité suggérée par les moeurs du trio, sur ce versant enclavé et arriéré de montagne.


Comme elle sait si bien le faire, Sandrine Collette happe son lecteur dans un récit addictif, aussi noir qu'efficace, qui pourrait écoeurer de tant d'abjecte violence s'il ne posait déjà avec acuité la question, qui hante l'auteur de livre en livre, de « la frontière entre l'humanité et l'animalité ».

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          9013


critiques presse (2)
Telerama
19 février 2014
Tout semble factuel et crédible, dans cette fiction comportementaliste, qui plonge le lecteur dans l'horreur la plus glaçante.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lhumanite
17 juin 2013
Un homme violent, massacreur de son propre frère, est réduit en esclavage par deux frères dans une maison isolée. Sandrine Collette fait une irruption remarquée dans le monde du roman policier français.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (161) Voir plus Ajouter une citation
J’ai bu mon café à petites gorgées, heureux qu’il soit trop chaud, heureux de prendre mon temps. J’ai déplié la carte sur la table en teck. Mme Mignon m’a montré un trajet insoupçonnable. Je ne voyais aucun chemin et je le lui ai dit ; elle a répondu qu’il y avait une sente, et que si je réussissais à la trouver, j’arriverais dans une sorte de crevasse qui permettait de monter jusqu’en haut du petit mont. Et là, la vue était à couper le souffle. Elle a précisé qu’il y avait un panneau « privé » mais que je pouvais passer, ça appartenait à sa famille. Elle a tracé le chemin au crayon, elle a dit : À peu près, hein. Elle m’a montré où laisser la BM. Elle a souri.

Quand je lui ai demandé si je pouvais appeler Lil, elle a dit : Sans problème. Mais après. Après cette belle promenade. Sinon vous allez partir trop tard.
Je n’ai pas remarqué la petite lueur dans son regard.

Oh, comme j’aurais dû.
Commenter  J’apprécie          570
Je lève les yeux au ciel et je dessine le visage de Lil dans le bleu absolu. Un visage fin et rieur, des mèches blondes et courtes, indisciplinées. Je pose une main sur l'image qui se dissout lentement, et pourtant je la touche à peine. Je dis son nom à voix basse, Lil. Lil.
Arrêter d'y penser, bon sang. Fermant le point sur une sensation étrange, je me lève, reprends mon
sac. Ok, la brèche est suffisante pour aujourd'hui; peut-être que demain je la rouvrirai - un peu. Au-dessus de moi la falaise offre ses flancs abrupts, des arbustes secs agrippés dans les failles ici et là.
La pierre est gris et rose. Encore une effort : le sommet m'attend. Je balaie de la main les poussières sur mon pantalon et je me mets en route.
Mon coeur s'arrange à l'image effacée de Lil.
Commenter  J’apprécie          330
Un homme mourait et, depuis le ciel, il contemplait sa vie qui se matérialisait comme une immense plage sur laquelle il voyait cheminer les marques de ses propres pas. À côté, il y avait d'autres traces de pas: celles de Dieu, qui l'accompagnait. Mais aux moments les plus difficiles de son existence, il n'y avait plus qu'une seule marque de pas. Alors l'homme demandait à Dieu pourquoi il l'avait abandonné quand il avait le plus besoin de lui. Et Dieu répondait: Je ne t'ai pas abandonné. Dans ces moments-là, c'est moi qui te portais.
Commenter  J’apprécie          380
Une nuée de mouches tournant autour des limaces comme pour les houspiller, se posant et s'envolant sans relâche. Les mêmes mouches qui me collent aux yeux et au coin des lèvres quand je travaille et que je transpire, insupportables d'acharnement, et que je finis par ne plus chasser. Elles sont là, à vous rendre fou. Vous êtes seul et elles sont des milliers. J'en ai tué, inlassablement, et tué encore. Et il en est revenu autant, davantage même, jusque dans mes oreilles. Certaines piquent, ou mordent, ou s'accrochent. La plupart se promènent sur mon corps dans un chatouillement exaspérant.
Ces mouches, c'est le mal qui les attire.
La fatigue, la merde et la mort.
Commenter  J’apprécie          270
Autour du potager, les vieux disposent régulièrement des soucoupes de bière pour noyer les limaces. Parfois quand ils vident le poêle, ils étalent de la cendre aussi. Mais c’est la bière qui marche le mieux. J’ai été fasciné par l’attrait qu’elle exerce sur les limaces, qui glissent lentement vers le jus doré. Et qui vont à leur perte aussi sûrement qu’un junkie devant une seringue blanche. Déterminées. Enivrées.
Il y a des limaces grises avec des taches noires sur le corps, comme des pointillés. Les autres, les plus nombreuses, sont d’un orange foncé d’argile. L’odeur de la bière les enchante. Elles se hissent sur le rebord de la soucoupe, redescendent de l’autre côté.
L’autre côté, c’est la mort. La noyade et l’emprisonnement. Un piège infaillible. Mais je m’en fous des limaces.
Commenter  J’apprécie          212

Videos de Sandrine Collette (67) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sandrine Collette
Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donne rendez-vous chaque dimanche à 13h30 pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • le Géant empêtré de Anne de Tinguy aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/le-geant-empetre.html • L'Histoire du monde se fait en Asie : Une autre vision du XXe siècle de Pierre Grosser aux éditions Odile Jacob https://www.lagriffenoire.com/l-histoire-du-monde-se-fait-en-asie-ne-u-ne-autre-vision-du-xxe-siecle.html • Sambre : Radioscopie d'un fait divers de Alice Géraud aux éditions JC Lattès https://www.lagriffenoire.com/sambre-radioscopie-d-un-fait-divers.html • Last exit to Marseille de Guillaume Chérel aux éditions Gaussen https://www.lagriffenoire.com/last-exit-to-marseille.html • L'invitée de Emma Cline et Jean Esch aux éditions de la Table Ronde https://www.lagriffenoire.com/l-invitee-1.html • Un été à l'Islette de Geraldine Jeffroy et Catherine Guillebaud aux éditions Arléa https://www.lagriffenoire.com/un-ete-a-l-islette-2.html • On était des loups de Sandrine Collette aux éditions Audiolib • Entre fauves de Colin Niel, Thierry Blanc aux éditions Audiolib • La mariée portait des bottes jaunes de Katherine Pancol, Caroline Victoria aux éditions Audiolib • le Magicien de Colm Tóibín aux éditions Grasset • Les dernières volontés de Heather McFerguson de Sylvie Wojcik aux éditions Arléa https://www.lagriffenoire.com/les-dernieres-volontes-de-heather-mac-ferguson.html • Les narcisses blancs de Sylvie Wojcik aux éditions Arléa https://lagriffenoire.com/les-narcisses-blancs.html • le Carnet des rancunes de Jacques Expert aux éditions Livre de Poche https://lagriffenoire.com/le-carnet-des-rancunes-1.html • Reine Rouge de Juan Gómez-Jurado et Judith Vernant aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/reine-rouge-1.html • Les Brisants de Vanessa Bamberger aux éditions Liana Levi https://www.lagriffenoire.com/les-brisants-1.html • Alto braco de Vanessa Bamberger aux éditions Liana Levi https://www.lagriffenoire.com/alto-braco-1.html • le Parfum des poires anciennes de Ewald Arenz et Dominique Autrand a
+ Lire la suite
autres livres classés : thrillerVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (3850) Voir plus



Quiz Voir plus

Des noeuds d'acier

Quelle a été la durée de la peine de prison purgée par Théo ?

16 mois
17 mois
18 mois
19 mois

15 questions
78 lecteurs ont répondu
Thème : Des noeuds d'acier de Sandrine ColletteCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..