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Critique de jphial


Eh bien ! Pour un roman noir, ce roman est d'une noirceur absolue ! Pas une lueur d'espoir, à peine un insterstice d'humanité dans ces ténèbres souterraines. Un roman "vert de noir", selon les dires de Sandrine Collette, avec la forêt comme "théâtre de cette emprise d'hommes sur d'autres". Ça vous saisit aux tripes, ça vous oppresse. A se demander quelle force vous pousse à tourner fiévreusement les pages, encore et encore. Elle est sacrément compulsive, cette lecture. Il faut dire que c'est effroyablement bien écrit. Tout - la tension permanente, l'isolement, l'atmosphère humide, la plongée dans l'intériorité de Théo - tout est insupportablement anxiogène. Ces noeuds d'acier s'enroulent sur eux-mêmes et prennent la forme d'une spirale infernale dans laquelle Théo s'enfonce toujours plus loin - et nous avec lui. C'est vertigineux. Jusqu'au supplice de Tantale final, une abomination.

C'est le premier roman que je lis de Sandrine Collette, attirée par les multiples critiques élogieuses des Babeliotes au sujet de cette autrice. Un petit tour chez un bouquiniste à l'occasion d'un récent séjour en Chartreuse et hop ! trois titres à découvrir : "Des Noeuds d'acier", "Les Larmes noires sur la terre", "Et toujours les Forêts". J'ai commencé par le plus ancien, l'attribution du grand prix de littérature policière constituant la promesse d'un roman de qualité. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi sombre, même si la quatrième de couverture m'avait - malheureusement - annoncé la teneur générale du récit. Ne la lisez pas, elle réduit à néant les cinquante premières pages du récit. Si vous voulez vous mettre dans l'ambiance, laissez-vous porter par les premières lignes : "Il en a fallu du temps pour que ce petit coin de pays se défasse du souvenir de l'effroyable fait divers qui l'a marqué au cours de l'été 2002. (...) Malgré mon intrusion dans ses mots, c'est Théo qui parle tout au long des pages qui suivent. (...) J'ai respecté autant que possible la trame de son journal et j'ai retranscrit sa lente descente aux enfers. Ses doutes, ses tentations."

Voilà sûrement ce qui contribue à la réussite d'un tel roman : l'approche psychologique, intériorisée et profondément humaine de "ce que l'homme peut avoir de déséquilibré et de dangereux", associée à la volonté d'en faire "une drôle d'oeuvre d'art", une peinture torturée et cauchemardesque, telle le "Cri" d'Edvard Munch.
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