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Critique de Capridegh


Nous le savons tous désormais, les Hunger Games sont des jeux dans lesquels s’entretuent des habitants de chaque district dirigé par un Capitole un peu totalitaire et narcissique sur les bords. Tous les ans, ils tirent au sort le couple qui partira risquer sa vie dans un endroit isolé et plutôt mystérieux mais sur lequel sont rivées les caméras du Capitole pour une retransmission que tous les habitants doivent regarder. Une sorte de télé-réalité obligatoire ; un Loft Story violent, sans piscine, avec peut être un peu d’amour mais surtout beaucoup de sang. Katniss et Peeta, habitants du district 12, très pauvre et dramatique, vont être plongés dans ces jeux de la faim (fin ?) et ils vont alors devoir mettre en place la meilleure stratégie pour survivre aux autres combattants avec l’aide de leur mentor, ancien winner des Hunger Games. Mais le principe de ces jeux, c’est que sur les 24 tributs, il ne doit en rester qu’un seul…

Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, n’est-ce pas ? Hé bien, je n’en suis pas une. Il y a fort longtemps, je me suis intéressée vaguement à cette trilogie qui faisait un carton au magasin où je travaille, dans le rayon d’à côté ; je voulais comprendre l’engouement pour la série, pour Katniss, mais aussi pour le film et l’actrice, cette superbe Jennifer Lawrence. Et puis j’ai lu le livre. Et puis je n’ai pas compris. Car l’univers du Capitole ne tenait pas debout tellement il était décalé, presque loufoque (les tenues, les coupes de cheveux, les looks, etc) ; ce n’était pas de la bonne imagination pour moi. Quelque chose d’un peu trop tiré par les cheveux pour être crédible. Car l’écriture me paraissait aussi pauvre que l’univers. Car Katniss me semblait un peu trop lisse. Bref, j’avais lu Hunger games jusqu’au bout (quand même !) sans prendre mon pied une seule fois. Puis, ce mois-ci, je suis tombée pendant mes vacances sur le film Hunger games 2. J’ai trouvé ça intrigant. Aller, je me suis dit, on va réessayer. Je me suis donc procurée le premier tome en anglais, pensant que j’allais peut être être un peu moins dérangée par l’écriture, la traduction paraissant bien bien molasse. Et ça n’a pas loupé : j’ai été absorbée par Katniss et les jeux de la famine ! Je me souvenais quelque peu de ma première lecture mais j’en avais oublié à quel point le combat était finalement captivant. Le lecteur est très vite plongé dans le feu de l’action ; les bases de l’intrigue et l’histoire des personnages sont posés rapidement, juste ce qu’il faut de contexte pour que le reste ne soit pas bancal. Puis vient l’action, encore et encore. Et cette Katniss qui s’en prend plein l… la tête ! Et c’est ainsi que la narration à la première personne n’est pas ennuyante ; il se passe toujours quelque chose à raconter, quelque chose à braver, un feu, les autres tributs, des créatures, des trahisons, la soif, la faim… On peut reprocher toutefois une bonne longueur qui vient brusquement freiner le texte et l’alourdir, lorsque Katniss retrouve Peeta et passe beaucoup de temps à le soigner dans la caverne. Je parie que les téléspectateurs de Panem ont trouvé ce passage aussi ennuyeux que moi. Mais l’auteur et le Capitole font finalement surgir ces créatures étranges et dangereuses de nulle part pour bousculer tout ça et ajouter une ou deux morts précipitées au récit et conclure les jeux de la faim par un rebondissement inattendu et très intelligent qui fait de Katniss une demoiselle forte et rusée.

J’accorde ★ ★ ★ ★ ☆ à Hunger games. J’en conclus que les lectures que l’on apprécie dépendent parfois de notre état d’esprit. Et mon état d’esprit du moment est Livres pour ado. Mais cette expression ne colle souvent pas particulièrement à certaines lectures du genre car même les vieux adultes comme moi peuvent y trouver leur bonheur. Alors oui, j’ai changé d’avis, oui, Hunger games m’a plu, oui, j’ai modifié ma critique et oui, c’est effectivement très idiot, je ne vous le fais pas dire. Tout compte fait, à travers l’édition anglaise du premier tome de cette série à grand succès, j’ai su me réconcilier avec Katniss qui ne reflète finalement pas que les fantasmes des ados et qui a finalement plus de profondeur qu’elle n’y parait sous la plume certes pas extraordinaire de l’auteur mais pas moins efficace et accrocheuse. Katniss, rendez-vous au tome 2, ma jolie. Sans rancune.
Lien : https://lirecestboireetmange..
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