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Critique de AnneMarieLA


« J'avais déconné à l'école, j'avais fait les 400 coups, je m'étais retrouvé avec les clochards et les durs » .
Que reste-t-il alors à Liam, dont l'unique et grand talent était celui de la course à pied qui aurait dû lui permettre d'obtenir d'une bourse d'études dans une université américaine ?
Comme beaucoup d'autres Irlandais avant lui qui ont franchi l'Atlantique pour tenter leur chance, il part aux Etats Unis en suivant la filière Emeraude, celle des travailleurs clandestins .
Il échoue d'abord dans un motel sordide « un vrai dépotoir »où il survit plutôt mal que bien en travaillant de nuit, mais tombe sous la coupe de Sandy un toxicomane qui a l'art de monter des arnaques et d'exploiter les autres à son profit.
Liam s'embarque alors avec lui et Angel, une adolescente enceinte, dans une sorte de road trip qui les mène dans un camp, une sorte de zone où s'entassent et survivent des familles de naufragés de la vie .

Toujours à l'affût d'une escroquerie basée cette fois sur des paris truqués, Sandy propose alors à Liam de rechausser les crampons, de l'entraîner et le remettre en piste pour en faire un champion censé faire la fortune de leur trio. Cette remise en selle, objet de nombreuses pages, véritable torture physique pour Liam, suffira—elle à le faire sortir de l'ornière et à faire son salut ?

Plus largement , le roman évoque aussi ce que représentent les Etats Unis pour les Irlandais, l'Eden mythique d'une possible réussite pour ceux qui n'attendent plus rien. Il révèle aussi le fonctionnement des universités américaines, qui ont besoin pour parfaire leur renommée, de recruter par contrat des athlètes étrangers de talent en les appâtant par un système de bourses.

J'ai apprécié diversement l'ouvrage .
Je me suis attachée à ce personnage d'écorché vif, qui porte en lui la déchirure de l'exil, de la séparation, partagé entre honte, désespoir et tentatives de sursaut. Dans ce récit à la première personne, Liam semble s'adresser directement au lecteur, le prendre à témoin de ce qui le hante et s'entremêle dans son sommeil : les souvenirs horribles des sévices subis en maison de correction tout autant que les images heureuses du paradis perdu de son enfance, celles des années précédant sa chute.
Mais j'ai aussi eu hâte de sortir de cette immersion dans l'enfer des loosers, des marginaux, dans les paysages de désolation, et de la prose coup de poing, violente et crue de ce roman fiévreux.
Je dois reconnaître également que le long passage évoquant la solitude du coureur de fond a été pour moi source d'ennui .
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