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Critique de Crossroads


Commère : personne curieuse et bavarde...
Et là je pouffe comme un ouf car s'il est bien un terme à ne pas lui accoler, c'est bien d'être cancanier.

Quel rapport entre un truand rangé des bagnoles et un gentil serveur, tendance dépressive.
A priori, aucun. Et pourtant...
Ah si, une malheureuse concordance géographique, objet de dommages collatéraux de magnitude 12,4 sur l'échelle de Richter. Charles Francis pour les intimes.

Les ronds dans l'eau est de ces bouquins à tiroirs qui n'en finissent pas de surprendre.
Mélangeant habilement les genres, et tout particulièrement le corsé et l'obscur, il est, de fait, difficilement catalogable.

Hervé Commère, comme il est souvent d'usage, décrit deux trajectoires concomitantes qui finiront fatalement par se percuter pour n'en faire plus qu'une. Et là j'ai envie de faire tut, tut, tut. Si le procédé commence à dater, la résultante de cette croisée des chemins est d'une originalité inventive et salutaire. Plutôt que de s'appuyer sur des ressorts déjà usités du temps d'Érode, Commère réinvente le genre en réorientant et reboostant un récit qui n'en demandait pas tant.

La grande force de l'auteur réside en cette faculté quasi immédiate d'accrocher à travers les portraits de deux personnages aussi dissemblables que l'eau et le feu.
L'un aura dangereusement brûlé la chandelle par les deux bouts alors que l'autre sombre dans un marasme journalier semblant ne jamais vouloir décliner. Un chagrin d'amour à l'écho persistant.
A ce propos, Commère décrit à merveille une télé-réalité débilitante et rien que pour cette justesse de ton, ce bouquin vaut déjà le coup.

Les ronds dans l'eau devrait vous éclabousser de toute sa classe stylistique et narrative.
Singulier et racé, il se déguste posément en vous laissant en bouche la sensation durable d'avoir savouré un millésime d'exception.


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