La peu commode Miranda Hume reçoit Miss Burke devant le public familial pour juger de ses capacités à devenir sa nouvelle dame de compagnie. Toutes deux comprennent bien que l'accord est impossible. Miss Burke trouve finalement un emploi chez
Emma Greatheart, la voisine de la famille Hume. Hester, femme sans le sou logée par amitié par
Emma, doit quant à elle trouver un emploi de dame de compagnie. Elle postule chez les Hume et parvient à conquérir le coeur de l'acariâtre Miranda.
Il n'en faut pas plus à
Ivy Compton-Burnett pour planter les décors et l'intrigue de
Mère et fils : deux maisons bourgeoises, une famille, une célibataire et deux dames de compagnies suffisent. Ce décor et la panoplie de personnages qui semblent réduits mais qui contiennent pourtant mille et une possibilités ne sont pas sans rappeler les intrigues de
Jane Austen. Mais la ressemblance s'arrête là.
Une comparaison d'
Ivy Compton-Burnett avec Mauriac et les éditions 10/18, une valeur sûre selon moi, ont suffi à me donner envie de découvrir ce roman dont je n'avais jamais entendu parler. J'ai été tout d'abord décontenancée par ce roman écrit comme une longue pièce de théâtre : les dialogues composent l'ensemble de l'oeuvre. La rapidité du rythme instaure une joute verbale incessante et acide entre les personnages mais donne parfois au lecteur l'impression de ne pas avoir accès à leur personnalité. La romancière anglaise décortique les noeuds familiaux et révèle les petites sournoiseries et malhonnêtetés de chacun. Les portes entrouvertes laissent s'échapper des secrets inavouables et de vieilles rancoeurs qui transforment peu à peu la comédie en drame. Ce roman est une sucrerie empoisonnée : les piques lancées par l'autrice sont cruelles et le rire du lecteur s'apparente davantage à un ricanement.
Je remercie vivement les Editions 10/18 et Babelio pour cette découverte !
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