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Critique de micky05


Ce qui est intéressant à la lecture de ce livre c'est de savoir qu'il a été d'actualité (1964).
C'est aussi de comparer la 4ème de couverture, et l'auteur a forcément donné son aval, au contenu et à la lecture que l'on peut faire aujourd'hui de ce roman.
Ce livre méritait un prix sans aucun doute. C'était une époque où les prix se justifiaient. L'écriture en est serrée et le propos nous tient en haleine d'un bout à l'autre.
Le sujet, d'après la 4ème serait de renvoyer dos à dos les racismes anti-noirs et anti-blancs pour amener à la découverte que même si l'on n'est pas raciste on l'est quand même.
Ainsi le héros, un nommé Avit, va-t-il le découvrir au travers d'une histoire d'amour alors qu'il pensait ne jamais pouvoir l'être et qu'à l'époque de la libération coloniale son libéralisme d'esprit le mettait à l'abri d'une telle possibilité. Bref un pauvre type épris de bons sentiments ignorait tout de l'Afrique. La citation qui ouvre le chapitre XII est extraite des « Poèmes nègres » de Blaise Cendrars et dit : « le commerce des Européens sur cette côte et leur libertinage ont fait une nouvelle race d'hommes qui est peut-être la plus méchante de toutes. »
On a donc bien compris les "nègres" qui d'ailleurs parlent "petit nègre" — Cé citilaîne. Cé la lampe, elle est cassée. Cé rien, missié, cé rien. — sont bien pires que ceux qui les ont colonisés et réduits en esclavage. La preuve, l'amant de Laurence, la femme en fuite d'Avit qu'il retrouvera par hasard avec celui qu'elle lui avait préféré, un nommé Gravenoire, cela ne s'invente pas, s'est lui-même retrouvé abandonné pour un nègre. Ah les salopes ! Surtout, n'est-ce pas, que ces nègres sont mieux pourvus que les blancs. Vous voyez à quel niveau de la ceinture se situe le problème. Mais la femme l'aime d'un amour bestial cet étalon. Pour se donner bonne conscience il est décrit comme la Roll's des noirs. Ministre de ce petit pays d'Afrique Centrale nouvellement libéré, beau comme un Dieu et avec une classe à faire pâlir les petits blancs, il sera assassiné par d'affreux nègres. J'oubliais de dire qu'il se nomme Patrice Doumbé. Aucun clin d'oeil à Patrice Loumoumba et aux occidentaux qui l'ont fait exécuter bien entendu. Ces nègres sont leurs propres fossoyeurs. Et ces blancs qui croyaient à une Afrique libérée doivent fuir devant ces terrifiantes meutes noires et blanches qui veulent violer Laurence et avaient d'ailleurs prévenu Avit qu'il devait "foutre le camp" dès son arrivée. Si je vous dis que le chef de la police s'appelle Orlaville.
Avec tous ces bons mots et ces noms qui semblent des actes manqués à chaque page, on en oublie que c'est le blanc qui a inventé les races et s'est lui-même désigné comme blanc (couleur de l'innocence). Aujourd'hui, à l'heure des programmes électoraux, s'il en est, on parle de retirer le mot "race" de la constitution. L'évolution de son contenu, social tant que génétique le mériterait en effet.
Faudrait-il oublier ce livre qui nous semble avoir voulu justifier le racisme. La désuétude de son propos devrait l'avoir mis de côté de côté. Pourtant on entend de plus en plus ceux qui voudraient nous faire croire que finalement la décolonisation se serait réduite à "la valise ou le cimetière". Rien n'est moins simple et l'actualité nous suggère de rester vigilants avec les notions essentielles qui fondent la démocratie. le péril noir n'a jamais été aussi grand. Mais là il ne s'agit plus d'une couleur de peau.
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