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Critique de Unhomosapiens


Je ne me souviens plus de l'intrigue dans le détail, mais j'ai toujours présent dans mon souvenir la situation de ce pauvre Almayer, perdu dans la jungle de Malaisie. Un peu comme dans les nouvelles de Somerset Maugham, le colon qui a tout misé dans les colonies et qui échoue lamentablement, sans possibilité de retour dans la métropole. Ils rêvaient tous de trésors, de richesses, de refaire leur vie, d'aventures, de filles faciles… Et au bout du compte, il y a la misère, le rejet - rejet des compatriotes et des indigènes - , l'alcoolisme, et la mort lente par maladie, épuisement, désillusion.
Ils ont tous le regret d'une période faste où ils ont l'impression d'avoir développé la région, en l'occidentalisant par des routes, des écoles, des usines… Mais au final, ils sont rattrapés par le pays qui ne veut pas d'eux et finissent d'ailleurs à moitié acculturés. Comment pourrait-il en être autrement ? Almayer est de ceux-là. Je me souviens qu'il est considéré par sa femme et ses enfants comme une loque, un moins que rien dont tout le monde essaie de profiter et que tout le monde laisse tomber. Jusqu'au bout il essaiera de se reprendre, croire à nouveau en lui, s'enfonçant de plus en plus dans l'ombre.
Ce livre est riche en rebondissements, un vrai roman d'aventures. Mais une image reste gravée en moi. Celle d'almayer, pensif, en pleine contemplation de la rivière qui passe près de son domaine, rivière au fort courant, courant qu'il ne pourra jamais suivre et qui l'emportera.
Conrad sait de quoi il parle. Il a fréquenté ces individus tout au long de sa vie.
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