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Critique de Laveze


SOUS LES YEUX D' OCCIDENT de JOSEPH CONRAD
L'histoire qui est racontée vient d'un document tenu par un russe, M. Razumov, étudiant en troisième année de philosophie à l'université de Petersbourg. le début relate l'assassinat d'un homme,M de P., Ministre d'état du Tsar aux larges pouvoirs qui traquait à travers le pays tout ce qui pouvait ressembler, vaguement, à la liberté. Deux bombes meurtrières mirent un terme à son activité ainsi qu'à la vie de nombreux passants. Victor Haldin, un des camarades d'école de Razumov passe le voir chez lui et lui déclare être l'auteur de l'attentat. Il lui demande d'aller prévenir un cocher de ses amis Zemianitch, pour un rendez vous nocturne afin qu'il puisse s'enfuir. Razumov est très surpris car ils se connaissent à peine. Victor dit avoir confiance en lui. Razumov va donc aller à la rencontre de Zemianitch, le trouve ivre et le frappe violemment. Énervé il va trouver le prince K. auquel on l'avait présenté précédemment et dénonce Victor. Dès lors la machine est lancée et Victor sera arrêté. La première partie du livre s'achève sur cette arrestation. Ensuite, on change de narrateur, de perspective, et on va suivre l'évolution de la vie, des pensées de Razumov.
Impossible de ne pas penser à Dostojevski, à Crime et Châtiment et à Raskolnikov. Comment Razumov va pouvoir vivre avec cette trahison, dévoré de remords, une analyse brillante de l'âme humaine qui si elle n'est peut-être pas au niveau de Dostojevski n'en est pas moins fascinante car Conrad va soigneusement emmêler l'intrigue à rendre Razumov fou.
Conrad n'aimait pas les russes, ça se sent dans les descriptions et les sentiments qu'il prête à ses héros, il ne leur fait pas de cadeaux. le titre choisi met également en lumière ce contraste qu'il voit entre un Occident libre et ouvert et un Orient embourbé dans une forme de médiocrité et de dictature. Conrad était polonais, on peut comprendre qu'il ait peu d'affinité avec ses voisins russes. Un roman passionnant.
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