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Critique de MonsieurLoup


On dirait le Sud.

Sous prétexte d'aider la psychiatre de sa soeur à mieux cerner son passé et ses traumas pour l'aider dans sa maladie mentale, c'est surtout lui-même que le narrateur raconte, sa propre jeunesse, ses aspirations et sa vie.
Le récit alterne ainsi entre passé et présent, entre nostalgie (sans masquer la réalité crue de l'enfance) et les conséquences sur le présent, sur ce que ces enfants sont devenus maintenant.

Le roman s'ouvre sur un prologue très poétique qui chante l'amour pour sa terre natale, son fleuve, sa mère. Mais le premier chapitre opère une rupture de ton immédiate, avec ce style terre à terre,
ces répliques mordantes, cyniques, très drôles.
Malheureusement, passé un certain stade, l'histoire tourne en rond et l'intérêt s'émousse grandement face à ce protagoniste qui geint beaucoup et impute tous ses problèmes à ses parents sans jamais se remettre en question.
Mais doucement, il évolue, et l'intérêt revient au galop, avec de vrais moments de bravoure qui ont beaucoup de coeur, ou saisissants et proprement effrayants (Callanwolde), passionnants. Alors les pages défilent, on est totalement embarqué, ça touche au génial même si l'auteur en fait parfois trop, à chercher à faire de grandes phrases grandiloquentes, il se regarde un peu écrire.

On sent tout l'amour profondément enraciné de ses terres du Sud baignées de soleil, pour ce fleuve et ses eaux vertes. le goût du sel et l'odeur des crevettes, l'odeur végétale des marais et marécages, la bouffe, la sueur, qui marquent les vies là-bas. Ce Sud qui l'a vu grandir et a façonné celui qu'il est devenu.
Un gars des basses terres, d'une petite ville, qui s'enferme parfois dans ses clichés par facilité, pour titiller l'autre quand il l'a pris en grippe. Car la région a sa façon de penser et de vivre, et il l'aime aussi pour ça, sans gommer et atténuer ce qu'elle a aussi de plus mauvais, mais aussi de plus vibrant.
Et puis l'amour pour son frère et sa soeur, indéfectibles, les sentiments plus troubles pour ses parents (adoration pour sa mère en même temps que haine tenace, beaucoup de colère et de haine contre son père, mais aussi un peu d'amour et pas mal de pitié pour ce loser).

C'est une famille ô combien dysfonctionnelle, où chacun est brisé à sa façon, où la haine s'entremêle à l'amour jusqu'à ne plus pouvoir faire la distinction. Mais ce sont des personnages vivants, avec de l'épaisseur, de la chair. On est avec eux, on vit avec eux, on vibre avec eux, on se brise avec eux.
Des vies marquées par des bonheurs simples, de petits exploits éclatants, et des tragédies dignes d'enfants nés un jour d'ouragan.
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