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Critique de Tmor
Je découvre une plume, une voix, une manière de construire un récit touchant, brillant, désarçonnant. Trois femmes, trois générations. L'une perd la mémoire, l'autre reconstruit sa vie, la petite dernière veut vivre avec son temps. Au fil des saisons les liens nouent et se dénouent. L'inéluctable perte de mémoire abîme, perturbe. Berthe parle du Tonkin comme si c'était hier, relit des poèmes. Sylvie, sa fille essaie de passer à autre chose, retrouver l'amour. Nina, la petite fille annonce qu'elle part aux États-Unis pour participer à une préparation d'une émission de téléréalité afin de partir dans 3 ans ou plus sur Mars. La réalité dépasse la fiction ou l'histoire avec un grand H. La transmission se dérègle, on s'y accroche comme on peut. La maison ? Faudra bien la placer. Chacun se résout à cette réalité qui n'est pas télévisuelle. le verger, les chasseurs, la nature qui continue son ouvrage au fil du temps et chacun suit son chemin car de toute façon ça avance et il faut bien faire partie de ce mouvement. C'est très émouvant, drôle parfois, cocasse, délirant, poétique. Julien le Clebs ou Julien Lepers ? Telle est la question qui est tout à fait secondaire, mais il y en a bien d'autres perles dans ce texte. Merci à Lansman d'éditer du théâtre d'aujourd'hui qui nous parle et nous touche.
